Tribune de Philippe Moissonnier, Urbaniste Territorial et ancien conseiller municipal de Lunel (2014-2020)
Les 20 et 27 juin prochain, nous sommes conviés à nous rendre aux urnes afin d’élire nos nouveaux représentants aux conseils départemental de l’Hérault, et régional d’Occitanie.
Nous serons au début du déconfinement et encore sous couvre-feu.
Les mois difficiles que nous venons de vivre nous ont obligés à adapter nos conditions de vie et à accepter une réduction de nos libertés individuelles et collectives.
Nos modes de vies, nos relations aux autres, à nos familles, à nos amis ainsi que nos loisirs, nos activités professionnelles, ont été profondément bouleversés, digitalisés et le seront encore durablement
Pandémie du COVID19, décapitation de Samuel Paty, assassinat de Stéphanie Monfermé, catastrophes naturelles, rien ne nous a été épargné.
Ces élections interviennent donc dans un moment où nos esprits sont ailleurs, où le doute bouscule nos espoirs et notre espérance en un avenir meilleur.
Elles n’en revêtent donc que plus d’importance, nous rendre aux urnes les 20 et 27 juin, c’est réaffirmer notre citoyenneté, c’est reprendre possession de nos vies, c’est réinvestir dans l’avenir.
C’est exprimer par le choix de ceux qui nous représenteront dans les futures assemblées, ce en quoi nous croyons, ce à quoi nous aspirons, pour nous, les nôtres et pour les générations futures.
Les compétences et les actions mises en œuvre par ces deux collectivités territoriales concernent notre quotidien, celui de nos enfants et de nos parents.
Les enjeux nous les connaissons tous maintenant.
L’heure du choix est venue.
À nous de décider comment nous voulons vivre dans nos départements, mais plus largement en Occitanie.
Pour les élections régionales le cadre est clair, face à nous, des têtes de liste politiquement et idéologiquement identifiées, leurs programmes et leurs propositions nous permettent de savoir (du moins, espérons-le) comment ils ou elles veulent que nous vivions demain en Occitanie.
Quelles sont leurs priorités pour les Occitans que nous sommes devenus ?
Quel est leur système de valeurs ?
Quel attachement ont-ils les unes et les autres, à la République Française Unitaire et Laïque ?
Ont-ils une consistance éthique et morale ou bien sont-ils vides et creux ?
Pour ce qui en est des élections départementales, François Hollande n’ayant pas eu le courage d’aller au bout de la réforme territoriale, il en sera autrement.
Coluche disait, « les élections cantonales c’est pour élire les cantonniers. »
Celle de juin 2021 ne seront donc, ni plus ni moins que de bonnes vieilles élections cantonales à la « papa »
Nous aurons face à nous pléthore de candidates et de candidats, sans chef, sans programme, sans colonne vertébrale politique, hors sujet, armée mexicaine en campagne, fiers comme Artaban du soutien des notables (dont ils seront les obligés pendants six ans) nous promettant et nous assurant avec force conviction qu’avec eux les intérêts du canton seront enfin « fièrement » défendus. ATTENTION LES VOILA.
Comme si l’important de cette élection était là.
Comme si un enseignant, chargé d’instruire et former de futurs Citoyens n’avait pas été lâchement assassiné, pour ce qu’il représentait, pour ce qu’il transmettait à ses élèves.
Comme si des enfants de France n’en tuaient pas d’autres pour des futilités, « cyber-victimes » d’un monde virtuel et violent.
Pour la plupart d’entre eux l’urgence n’est pas de protéger nos enfants et leurs enseignants de la folie des hommes et de sanctuariser les collèges, face aux névroses, politiques, idéologiques, religieuses, complotistes, numériques, alimentaires ou que sais-je encore.
Combien voulons-nous être ? Pouvons nous, pourrons nous et surtout voulons nous accueillir tous les télétravailleurs de France et de Navarre ?
Où voulons-nous vivre ? En ville ou à la campagne ?
Et comment voulons-nous vivre ? Avec quelle dignité ?
Le savent-ils seulement ? Éducation, jeunesse, emploi, agriculture, climat, énergie, biodiversité, identité, traditions, tourisme…
De quel projet collectif et global d’aménagement, de développement durable, solidaire et inclusif de notre département, du Vidourle à l’Orb et du Littoral au Piémont sont-ils les porteurs ?
D’aucuns, là est le problème, là est le risque, car rien n’est pire que le vide.
Même si l’instant est dur et l’horizon brouillé, les défis à relever doivent nous mobiliser, de nouvelles formes d’organisation, de nouveaux modes de vie, de consommation, de coexistence, sont à imaginer, à rêver, à inventer, à créer.
À nous CITOYENNES ET CITOYENS, parce que nous croyons que demain sera meilleur, d’agir, et de reprendre les sentiers de la République qui mènent aux isoloirs et à la démocratie.
À NOUS DE COMBLER LE VIDE.
À NOUS DE REMPLIR L’AVENIR