Montpellier à l'heure du Covid-19 (© Illustration)

« Le confinement, ça marche, » c’est peut-être le message, le plus important à retenir ce 17 mars 2020. Jour 01, d’une situation inédite d’urgence, face à un fléau qui frappe toute la planète : Covid-19, apparu au mois de décembre 2019 en Chine.

[17-03-2020 : Mis à jour tout au long de la journée _]

Conférence de presse en visioconférence

Une fin de journée marquée par l’intervention du Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, une conférence de presse en visioconférence. Ce jour compte 7 730 cas confirmés et 175 décès. Lundi, le nombre de morts était de 148. Jérome Salomon a expliqué aux Français : « je vois plein de gens avec des masques dans la rue. Mais je le répète : il ne faut pas porter de masque, quand on n’est pas professionnel de santé. Ceux-ci doivent être réservés aux personnels soignants. » Puis il précise : « il n’y a pas de raisons de porter un masque au quotidien, encore moins dans la rue, si on respecte bien les gestes barrières. »

Le professeur a aussi expliqué que les personnes qui présentent des symptômes ne doivent pas se rendre aux urgences : « la bonne pratique est de rester chez soi, d’appeler son médecin, et de rester confiné jusqu’à la fin des symptômes. »

Édouard Philippe en duplex interviewé sur la télévision publique

Depuis Matignon, le Premier ministre répond à une interview de la chaine TV de service public. Explications et pédagogie sur les différentes postures du gouvernement face à cette crise sanitaire et financière. La priorité : « je crois que nous sommes parfaitement clairs : nous demandons aux Français de rester chez eux. […] On le leur demande fermement.« 

Et à la question d’une téléspectatrice : “un ami est décédé il y a 48 heures. Avons-nous le droit de nous rendre à son enterrement ?”. Un temps, une respiration, Edouard Philippe dit « ma réponse va être terrible à entendre” puis il explique qu’il se devait “d’être à la hauteur des fonctions que je occupe et donc répondre non”.

Nous devons au maximum limiter les déplacements et même dans cette circonstance, et j’ai bien conscience de dire quelque chose d’une très grande dureté, nous ne devons pas déroger à la règle qui a été fixée”, insiste le Premier ministre en rappelant les mesures annoncées la veille par Emmanuel Macron pour faire face à cette épidémie. Il conclura ainsi : “Je le dis avec une grande tristesse, mais aussi avec une grande détermination.

Quid de la grande détermination, voire de la clairvoyance d’Édouard Philippe ?

48h, l’ami serait donc mort dimanche, premier tour des élections municipales. Nul n’a noté cette temporalité pour le moins déroutante. Quid de la grande détermination, voire de la clairvoyance d’Édouard Philippe ?

État et régions : 45 milliards d’euros d’accompagnement

Puis un regard sur les aides aux entreprises, et l’interdiction envisagée des licenciements, Édouard Philippe est clair : « notre objectif, c’est que le tissu économique puisse surmonter cette crise. Il faut pouvoir conserver les entreprises en vie quand l’activité s’écroule. La crise passera : il faut qu’il reste des entreprises pour repartir ensuite. Nous changeons les règles, nous fournissons un appui massif aux entreprises, mais aussi aux salariés. 45 milliards d’euros d’accompagnement sont prévus, c’est un effort de l’État et des régions […] Interdire de licencier, je ne crois pas que nous en arrivions là. Ce que nous voulons faire, c’est qu’il ne soit pas utile de licencier. L’interdiction administrative des licenciements n’est jamais, je crois, une solution totalement satisfaisante. » Nationalisation, l’autre solution. Le Premier ministre n’exclut pas de recourir à des nationalisations en fonction de la situation pour « sauver » des entreprises vitales.

Polémiques à la suite des déclarations d’Agnès Buzyn. Celle-ci affirmait dès janvier que les élections municipales ne devaient pas se tenir. « Toutes ces polémiques, je les accepte, je les connais, et j’assume absolument tout en tant que chef du gouvernement, » explique Édouard Philippe à Anne-Sophie Lapix. Puis il se défend : « elle nous avait dit que si nous étions au pic lors des municipales, ce serait compliqué. Mais beaucoup de médecins ne le pensaient pas. »

Mascarade : mot clé du jour 01

Mascarade restera certainement le mot clé de ce jour 01. Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé revient dans le journal « Le Monde » sur les élections municipales. Et elle lâche ces mots surprenants : « depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. » Certainement sermonnée, l’ex-ministre a tenu à éclaircir ses propos après la diffusion de l’article. Elle dit avoir utilisé ce terme de « mascarade » en parlant des discussions de fusions de listes électorales. Libre à chacun de comprendre ce qu’il voudra…  Et Agnès Buzyn a aussi confié à Ariane Chemin journaliste du journal « Le Monde » : « Je n’ai plus de boulot… Je dis toujours : Ministre un jour, médecin toujours. L’hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts. » Paradoxe ! Ministre de la Santé à l’époque, elle avait affirmé le 24 janvier dernier : « le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible. »

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Pas de couvre-feu

Pour l’heure, le couvre-feu n’est pas envisagé. « Nous n’envisageons pas à ce stade de couvre-feu« , déclare la porte-parole du gouvernement Sibeth NDiaye. Idem pour l’activation de l’article 16 de la Constitution, qui confère des pouvoirs exceptionnels au chef de l’État. Elle explique que cela n’est “absolument pas envisagé” face à la crise du coronavirus, ce mardi 17 mars à l’issue du Conseil des ministres. Un compte-rendu modifié, avec un seul représentant de la presse présidentielle, pour les questions. Pour mémo, l’article 16 de la Constitution n’a été mis en oeuvre qu’une fois en France, lors du putsch des généraux en 1961.

12h00 mardi 17 mars 2020

Les Français ne sont plus autorisés à sortir de chez eux. Exceptions faites : pour aller au travail, si la mise en place du télétravail est impossible, aller chez le médecin, aller à l’hôpital pour des soins, rejoindre et assister des personnes vulnérables, aller faire ses courses alimentaires, aller déposer ou récupérer les enfants pour les couples séparés, faire de l’exercice physique en solo, sortir son chien.

Pour toutes ces raisons, il est obligatoire de remplir sur l’honneur une attestation de déplacement dérogatoire ou/et un justificatif de déplacement professionnel à télécharger ici, sur le site du ministère de l’Intérieur. Se déplacer impose d’avoir sur soi ces documents qui permettront, de justifier le motif de son déplacement, en cas de contrôle.

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Automédication avec de l’ibuprofène : Stop !

L’OMS met en garde contre l’automédication avec de l’ibuprofène. Il est demandé aux personnes présentant des symptômes de ne pas prendre de l’ibuprofène sans prescription médicale. Il faut plutôt utiliser du paracétamol. Olivier Véran, ministre de la Santé, avait déjà alerté samedi, sur les effets du médicament : « La prise d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection. » 

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Occitanie au jour 01

L’Agence Régionale de Santé (ARS) Occitanie informe ce mardi 17 mars à 22h30 concernant le Coronavirus que 313 cas sont confirmés en Occitanie, dont 80 hospitalisations en cours, et 2 nouveaux décès constatés.

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