Dans un premier temps, oublier la figure du bonhomme rouge et blanc, et le conte de l’Enfant Jésus. Chaque fin d’année, fin de cycle, bénéficie d’une forte influence astrale, alimentant l’esprit, favorisant la méditation. Allons-nous passer inconsciemment au travers d’une jungle de symboles, pestant contre les festivités commerciales et les obligations familiales ? Ou élever notre niveau de réflexion en nous intéressant au message délivré par les traditions ?!
Célébration indatable, plusieurs fois millénaire, la fête de Noël ne devint naissance de Jésus qu’en l’an 336. Croire en Dieu n’est pas une liberté, mais une erreur. Les religions n’envisagent pas la croyance. Les textes saints devraient être étudiés à la lueur de la symbolique. Mais dans nos sociétés où règne le raisonnement binaire, nous sommes accoutumé(e)s à croire ou ne pas croire ; à aimer ou ne pas aimer. Or qui se positionne sans comprendre fonde son jugement sur les apparences.
Ho ho ho ! Comme les trois coups au théâtre, le rire du père Noël indique la symbolique du trois, ou trinité, apparaissant dans l’ensemble des spiritualités. L’obésité du personnage révèle le caractère ostensible de l’illusion. Il porte la barbe, à l’égal des philosophes grecs, rabbins, imams et autres swamis. Conduisant un véhicule volant, représentant la pensée maître du corps et des sens (chariot et attelage), Santa Claus sort la nuit, incarnant l’avatar en quête du soi, évoluant au sein de l’inconscient.
Passant par la cheminée, symbole d’éveil (phallus), le vieil homme dépose des cadeaux dans les souliers des enfants. L’enfant symbolise l’être déconditionné, exempt d’influences. Les souliers figurent nos racines. Les présents, fabriqués par les lutins, expriment la résolution des différents aspects de la pensée. Les elfes, farfadets, korrigans, kobolds ou ganas, considérés comme des êtres bienfaisants ou malfaisants, sont en réalité nos facultés de discernement, inégales selon les domaines.
La crèche, mangeoire pour les animaux, symbolise la nourriture spirituelle. La pensée. Les rois mages, éternelle formulation ternaire, évoquent la réalisation intérieure par la maîtrise des trois niveaux de raisonnement. Le bœuf, pendant de la vache cosmique indienne, pointe la vision de la réalité. L’âne, animal prétendument impur, fait office de véhicule spirituel, allégorie du corps humain. La naissance du divin enfant représente la compréhension du langage sacré menant à l’accomplissement. Mais gare au diable, qui nous le savons, se terre dans les détails. La scène a pour cadre une étable, symbolisant la servitude. Non pas des animaux, mais de l’être humain devenu esclave de ses croyances.
Contes, religions et philosophies forment un unique monde spirituel. Le langage universel utilisant allégories et symbolique, basé sur l’observation de la nature, est le même partout sur Terre. Les fêtes ancestrales jalonnant nos années sont autant d’invitations à comprendre l’archétype fondamental sous-tendant l’ensemble des récits inventés par l’humanité : celui de l’être la recherche de lui-même, cheminant vers sa propre réalisation.