Depuis de nombreux mois, les Maires de la Métropole travaillent à la mise en place de la Conférence intercommunale du Logement, sous la responsabilité du Vice-président Thierry Breysse.
Cette instance a pour objet de permettre un meilleur accueil dans la Métropole des publics les plus fragiles, principalement issus des Quartiers Politique de la Ville (QPV) de Montpellier. Ce travail se fait sereinement et c’est à la quasi-unanimité des Maires que nous avons porté la CIL.
Hier, à la suite de mon intervention, j’ai subi un torrent de haine de la part d’une élue de la ville de Montpellier, m’invectivant et affirmant que je refusais d’accueillir les « pauvres » dans ma commune, pratiquant amalgames douteux (sur une tribune dont je ne suis pas signataire d’un groupe dont je ne suis pas membre !) et injures publiques.
Je tiens à rappeler ici plusieurs faits facilement vérifiables.
Rien, mais vraiment rien dans mon intervention ne peut souffrir le moindre doute sur mon engagement en faveur du logement pour tous, de l’insertion des personnes les plus fragiles, de l’égalité réelle et de la lutte contre toutes les formes de discrimination.
L’accès à un logement décent est souvent le premier pas vers la dignité et à Jacou, nous avons, après Montpellier, le taux de logements sociaux le plus élevé de la métropole, (17%). En revanche, j’affirme que l’accès à un logement n’est qu’une étape vers une meilleure insertion des personnes en situation de fragilité.
Dans les QPV de Montpellier, l’Etat (DDCS, éducation nationale…) et les collectivités locales, (Mairie, Métropole, Département) mettent en place des actions d’insertion sociale, de soutien à la parentalité, de prévention spécialisée. Les écoles et collèges de ces quartiers sont dotés de plus de professeurs par élèves… et c’est bien normal de faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin. C’est l’honneur de notre pays.
Pour cela et contrairement à ce qu’a affirmé l’élue qui m’a invectivé, la ville de Montpellier et la Métropole sont aidées fortement par l’Etat et les autres collectivités.
Loger et accompagner pour sortir de la précarité, voilà notre devoir. Je demande depuis plusieurs mois que la Métropole porte la création d’une Dotation de Solidarité pour soutenir les communes qui s’engagent à mener des actions d’accompagnement social en faveur de nos concitoyens les plus fragiles et qui ne bénéficient pas elles, des aides que l’Etat apporte aux QPV. Nous n’avons pas en face de nous des numéros dans un tableau Excel, mais des familles qui aspirent juste à vivre dignement.
Dans ce dossier, seule l’efficacité doit nous guider, pour permettre à ces familles de sortir de la précarité, qu’elles vivent à Montpellier dans un QPV ou pas, ou qu’elles vivent dans une des 30 autres communes de la Métropole.
En dépit de tous les usages démocratiques, le Président de la Métropole m’a refusé le droit de réponse le plus élémentaire qui m’aurait permis de rétablir la vérité, m’obligeant à quitter l’hémicycle pour protester contre ces méthodes.
Oui, vraiment, le spectacle donné hier soir était affligeant et indigne d’une grande Métropole. Plus que jamais nous avons besoin de retrouver une métropole apaisée, au service de notre territoire et de nos concitoyens.
Renaud Calvat
Maire de Jacou
Président de l’Union des CCAS de l’Hérault