[VIDEO & ITW] France Nature Environnement et le Collectif Marina ont procédé à des mesures de contrôle sur la qualité de l’air, dans la ville de Sète. 317 mesures réparties sur 21 jours, pour comprendre qu’il va devenir prioritaire de prendre des décisions sérieuses sur les carburants utilisés par les géants des mers.

À Sète, le nombre de particules fines dans l’air est jusqu’à 100 fois plus élevé quand le trafic maritime est actif. Lorsque Tramontane et Mistral soufflent, c’est une chance pour les Sétois qui sont moins exposés à la pollution de ferries et cargos, les particules qu’ils relâchent sont poussées au large. Mais au-delà de ces périodes un peu plus favorables, le collectif Marina et France Nature Environnement Languedoc-Roussillon souhaiteraient que soit instauré une concertation entre associations, Région, ville de Sète et port de Sète pour réfléchir aux aménagements possibles et à la politique portuaire pour limiter l’exposition de la population à cette pollution de l’air. Pour eux, il devient essentiel qu’ATMO Occitanie réalise des mesures de l’impact des navires sur la ville de Sète en toute transparence, et que la connaissance de la situation soit apportée en temps réels aux habitants. Autre demande : que les différentes autorités, dont la Région, et son Parlement de la Mer, comme le port se déclarent en faveur d’une zone ECA (Emission Control Area, zone de contrôle des émissions) sur la mer Méditerranée.

ITW de Simon Popy, président de la FNE Languedoc-Roussillon et Charlotte Lepitre coordinatrice santé et environnement – France Nature Environnement :

Sète, quel air respirent les habitants, les touristes et les passagers des croisières ?

Une initiative citoyenne qui veut tenir à la disposition de tous, de vraies données sur la qualité de vie sur l’île singulière. C’est dans ce sens que ces analyses de l’air ont été pratiquées : 317 mesures réparties sur 21 jours, entre janvier et mars 2019, ainsi que le 18 juillet toute la journée, à la veille de la conférence de presse du 19. Déjà actifs sur la défense d’un quai d’honneur qu’ils ont su protéger, les membres du Collectif Marina ont à coeur avec d’autres associations, et regroupements de Sétois de protéger la qualité de l’air et de l’eau sur leur territoire. Alors, particules fines, suie de carbone, oxydes d’azote et soufre, l’air respiré par les Sétois est-il pollué ? Il semblerait qu’il faille désormais agir vite sur le port de Sète. Électrification des quais, respect des législations, et des types de carburants utilisés par les compagnies maritimes sont déjà des solutions urgentes à mettre en place face aux projets de développement du port.

Analyse de la variance. Les ANOVA (analysis of variance) effectuées par FNE et Collectif Marina montrent une différence significative entre les mesures faites « sans bateau » et les mesures où il y a « au moins 1 bateau. » Ces premières mesures ont pour objectif d’alerter les Sétois et les décideurs d’aujourd’hui qui sont aux responsabilités, sur cette pollution diffuse, et non « spectaculaire» qui nécessitera d’être étudiée par d’autres périodes d’analyses et notamment sur les microparticules, Nox et Sox.

Voir aussi : Pollution de l’air, en vrai tout le monde s’en fout, non ?

Inspirez, expirez : NOx et Sox

NOx et Sox, deux polluants : l’oxyde d’azote (NOx) et l’oxyde de soufre (Sox) en lien avec des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Pour le Collectif Marina qui a aussi organisé un espace de formation : « Santé Environnement sur la qualité de l’air et les transports maritimes », avec France Nature environnement, le temps de l’érudition citoyenne est venu, face à une possible inaction politique.

Voir aussi : Sète la rebelle, ne se laisse pas conter fleurette

Sète, nouvelle destination des paquebots de croisières, débarquement prévu à l’horizon 2021 de plus de 200 000 passagers qui depuis leurs hôtels flottants pourront visiter l’Occitanie. Une analyse diligentée par l’administration du port de Sète sur la qualité de l’air serait en cours. Certainement pour adapter l’exploitation du site, et prendre les mesures qui s’imposent, un dossier à suivre, quand les résultats seront communiqués. D’autant que la Méditerranée ne fait pas partie d’une Zone de contrôle des émissions : ECA (Emission Control Area). Dans une zone ECA , la teneur en soufre des carburants marins est imposée à 0,1 %, alors que la norme mondiale est de 3,5 % et qu’elle passera à 0,5 % en 2020. Il existe actuellement 4 zones ECA dans le monde : au Canada, aux États-Unis, en Manche-Mer du Nord et dans la mer Baltique. La Méditerranée n’est pas encore concernée.

ITW de Laura, Collectif Marina et Mohand Acherar membre de FNE LR et Collectif Marina :

L’insoutenable pollution de l’air du transport maritime

France Nature Environnement a été fondée en 1968, reconnue d’utilité publique en 1976, l’association se bat pour la protection de la nature et de l’environnement.

La pollution de l’air du transport maritime est responsable de 60 000 morts par an en Europe. À Marseille, France Nature Environnement, France Nature Environnement PACA et l’ONG allemande NABU ont mené l’enquête. Une enquête à découvrir ici.

Teaser : L’insoutenable pollution de l’air du transport maritime

 

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