La 8e Rencontre du groupe de réflexion « Les Montpelliérains » avait pour intitulé : la Ville à impact positif. Comprendre : définir un développement durable pour une ville plus juste.

Un casting important comme pour un blockbuster, pour cette édition du mois de juin. Une édition en cinq parties, pour aborder les thèmes suivants : santé et alimentation, qualité de l’air, urbanisme, mobilité et enfin cadre de vie.

Au coeur de ce dispositif : Mohed Altrad

Comment définir ce groupe de réflexion réuni ce lundi 24 juin ? Du temps long nécessaire, et un temps de concertation avant l’action. Objectif : définir la ville à impact positif. Ambiance : évaluer et comprendre ensemble, pour choisir de réussir ensemble.

Au coeur de ce dispositif : Mohed Altrad. L’homme d’affaires autodidacte, à la tête d’un groupe international qui gère 42 000 employés connait sa force : échanger dans la sérénité permet de rencontrer l’adhésion. Avec ses groupes de réflexion, Mohed Altrad installe une culture et une dynamique entrepreneuriale dans l’action politique.

Le président du Montpellier Hérault Rugby sera-t-il candidat pour les municipales de 2020 ? C’est encore dans le domaine du suspense. L’heure n’est pas encore venue de définir : liste et tête de liste. “Les Montpelliérains” travaillent.

Impacter individuellement

« Le politique doit être innovant et moteur », annonce Flora Labourier, référente d’une des commissions du mouvement, qui était en charge d’organiser cette 8e rencontre. Think-Tank, groupe de réflexion en français : « cette aventure humaine est une approche écosystémique […] C’est pour cela que l’approche environnementale est une approche de justice sociale » explique Flora Labourier. Puis, avant de laisser la parole aux invités et aux experts, elle précise : « on ne fait pas le choix d’aller habiter entre deux autoroutes » pour ce genre de raison, « l’échelon local est un niveau pertinent de réflexion. » Il justifie l’idée de : « penser global, agir local et impacter individuellement. »

L’agriculture des lumières

David Nocca, chirurgien spécialiste de l’obésité et du diabète : « l’Hérault est le 2e département le plus touché par l’obésité en France. » La prévention de l’obésité passe par la détection de trois causes : « le choc psychologique, les origines génétiques qui sont de 2 à 3% et enfin les dysfonctionnements environnementaux et éducatifs. » Pour David Nocca, il faut rapidement définir les bonnes pratiques locales pour une hygiène alimentaire et une hygiène de vie, une nutrition et une activité physique choisies. Laure Vidal, Fondatrice de la startup “il était un fruit” partage son expérience, l’histoire d’une maman qui voulait bien faire : pas d’additif, pas de sucre ajouté. Une maman qui a commencé son entreprise dans son garage. Pour Didier Crabos, Directeur général de la coopérative Cofruidoc : « on est dans une phase de transition agroécologique. Notre véritable enjeu, c’est de trouver une agriculture des lumières » et « avec une ville de science comme Montpellier, il faut être dans une vraie démarche de progrès. »

Il n’y a pas de petits gestes quand on est 7 milliards sur la planète

L’envie de changer de mode de vie, et de mode de consommation est prégnant. « Être consommateur, c’est avoir un impact sur la vie de la cité. Il n’y a pas de petits gestes quand on est 7 milliards sur la planète » lance Delphine Portanier, fondatrice de I-Boycott Montpellier. Phase de défiance entre le consommateur et l’alimentation, Nicolas Ferras, Directeur des Opérations & Relations Partenaires SMAG en est conscient. D’où selon lui, l’importance grâce à l’ère du digital de : « créer des services sur l’origine des produits, pour réconcilier agriculteur et consommateur. » Circuits courts, Arnaud Gaubert directeur Super U Les Grisettes explique son approche, peu de volume et beaucoup de proximité. Patricia Vidallenche chargée d’accompagnement des entreprises dans la levée de fonds, viendra parler de Malmö en Suède et de Londres avec son maire Sadiq Khan qui a décide de lutter contre la malbouffe en interdisant toute pub dans les transports en commun pour éviter d’impacter ou programmer les esprits sur une alimentation pas toujours adaptée. Florilège d’interventions qui laisse entrevoir l’immensité de la tâche pour réussir à changer.

Ce n’est plus un choix, c’est une obligation

Qualité de l’air, ce n’est plus un choix c’est une obligation. Oublié le “dieselgate” ce scandale de l’industrie automobile bien encombrant, avec l’affaire des moteurs truqués. Les rêves de SUV peuvent à nouveau habiter les esprits. Plus d’inquiétude, il y aurait de super filtres à particules. C’était sans compter sur le Professeur Pascal Demoly ,Chef du département Pneumologie au CHU Montpellier, Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’INSERM et professeur d’épidémiologie environnementale venus pour expliquer les effets à court terme, et à long terme en parlant des « particules ultrafines qui vont se retrouver dans la circulation du sang. » Ils invitent ainsi l’auditoire à un retour dans le réel. La France est en infraction avec le droit européen pour violations répétées des normes sur la qualité de l’air. Bientôt dix ans, qu’elle fait l’objet de mises en demeure par la Commission européenne concernant le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (PM10). Isabella Annesi-Maesano présente aussi le projet d’un capteur personnel pour mesurer la pollution « on est trop souvent exposé, sans le savoir. » Une sorte de petit canari électronique, comme autrefois cet oiseau que les mineurs emportaient dans la mine. Puis elle lancera une information normalement mobilisatrice : « la pollution atmosphérique tue presque 10 millions d’individus par an dans le monde. » Et pour Pascal Demoly : « cette pollution on a besoin de la comprendre » au-delà des périodes d’alertes « pour mettre en place une prévention. »

La place du vivant dans la ville

Urbanisme et aménagement avec Stéphane Bosc, docteur en urbanisme à l’Université Polytechnique de Catalogne qui porte une urgence, stopper le réchauffement climatique avec une politique de développement urbain différente : « laisser la place du vivant dans la ville devient une obligation » ; il faut selon lui en finir avec « les sols qui reflètent trop de chaleur, et cela passe par la végétation et l’eau, retrouver des sols perméables, aller vers une nouvelle ingénierie environnementale. » L’éco attractivité pour les développements d’activité et de population est un atout majeur. Le bien vivre dans la ville devient essentiel. Alors, quid des habitations et constructions collectives dans les ZAC (zones d’aménagement concerté) : « est-ce habitable ou juste un produit fiscal ? » Pour Maxime Rouaud, architecte et maître de conférences la réponse semble évidente. Alors que les uns s’achètent une réduction d’impôt et pas un logement, les autres construisent de « façon très pauvre » et « peu importe la valeur intrinsèque du logement pour un produit fiscal. » Selon Maxime Rouaud, le cout réel de ce genre de produit est de 1.300€ du mètre carré soit 85.000€ les 65 m2 revendu environ 300.000€, un exemple donné sur le quartier de port Marianne à Montpellier, pour parler chiffres.

Mobilité douce et active et cadre de vie

« Le vélo n’est pas un choix culturel. C’est un choix politique qui peut rapporter gros » citation d’Olivier Schneider, le Président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB). Une réalité : le cycliste n’est pas pas genré, il n’a pas d’âge et pas de couleur politique. Nicolas Le Moigne, porte-parole de Vélocité Montpellier donnera au vélo toute sa dimension politique en définissant son cercle vertueux : « mobilité, économie, santé, et climat. » Enfin, Radia Tikouk conseillère nationale de Génération Écologie en Occitanie conclura sur le cadre de vie pour parler des déchets et de l’accès aux ressources.

L’entreprise politique de Mohed Altrad veut s’entourer « de la diversité des idées et essayer de trouver la solution la mieux adaptée pour Montpellier. » Interview :

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