[VIDEO & ITW] Montpellier, un meeting rythmé mardi soir, salle Pagézy, avec Pascal Canfin, 2e sur la liste Renaissance, deux colistières héraultaises Gwendoline Chaudoir et Irène Tolleret, avec en renfort François de Rugy, Ministre d’État, Ministre de la Transition Écologique et Solidaire.
Certains Gilets Jaunes s’étaient invités pour huer Daniel Cohn-Bendit qu’ils croyaient pouvoir croiser lors de ce rassemblement. Sirènes, klaxons et tambourinages des portes n’ont pas réussi à déstabiliser un meeting rythmé par les applaudissements d’une salle à l’unisson, avec les quatre orateurs. Il y avait comme un vrai besoin de campagne, le Grand Débat n’était pas vraiment fait pour eux. Alors sur un tempo : « en marche pour l’Europe » avec le projet Renaissance, les militants ont retrouvé toute l’énergie des présidentielles. On pouvait noter la présence de Mohed Altrad et Jean-Pierre Grand, et la presque présence de Philippe Saurel représenté par Max Levita. Le maire de Montpellier excusé pour des raisons d’agenda.
Compromis dynamiques
François de Rugy a dit se féliciter de cette liste Renaissance, de sa diversité, une liste soutenue par LaREM, le MoDem, Agir et le Mouvement Radical : « on ne se préoccupe pas du fait de savoir d’où nous venons, de tel parti, de tel mouvement ou de telle association, mais où nous voulons aller ensemble…» Avant de défendre l’idée de faire de l’Europe « une puissance verte », et de fustiger ses adversaires politiques qui veulent selon lui déconstruire l’Union Européenne, à défaut d’en défendre les acquis, François de Rugy a cité Charles de Gaulle qui avait dit : « je m’adresse aux porteurs de pancartes, utilisez votre bulletin de vote, » le ministre en a fait de même avec les Gilets Jaunes toujours très bruyants et motivés à l’extérieur : « dimanche prochain, utilisez votre bulletin de vote, si vous voulez vous faire entendre. » Puis en prenant pour exemple la bataille au Parlement européen sur la réduction des émissions de CO2 automobile, François de Rugy a esquissé sa notion du progressisme : « quand on veut rassembler, quand on veut progresser, on n’impose pas son point de vue, on accepte des compromis, mais des compromis qui sont des compromis dynamiques. » « En Europe, la France est un pays leader sur les questions écologiques », a assuré le ministre dont l’intervention a permis de recentrer le débat sur les enjeux européens. En jouant un duel avec l’extrême droite, LaREM ne s’est-elle pas trompée de match ?
Interview avec François de Rugy sur son engagement dans les derniers jours de cette campagne, la nécessité de sortir d’un affrontement Macron – Le Pen, et existe-t-il la possibilité d’une bulle spéculative des sondages ?
L’Europe une puissance verte
Pascal Canfin est numéro deux sur la liste Renaissance. C’est l’homme qui veut « rendre le budget européen 100 % compatible avec l’accord de Paris. » L’ex-directeur du WWF est lui aussi très attaché à faire de l’Europe « une puissance verte » et à créer une banque du climat. Pour Pascal Canfin, quand il y a urgence climatique on ne peut pas : « dire que la première bataille […] c’est de faire un nouveau traité sachant que ça prend deux, trois, cinq ou dix ans même. Surtout si l’on est dans une logique agressive, et que l’on donne des coups de menton. » Le colistier de Nathalie Loiseau qualifie même « d’absurde » cette volonté d’EELV de vouloir faire un nouveau traité environnemental. Il justifiera tout ce qui a déjà été fait, et pourra encore être fait à traités constants : « on ne commence pas par renégocier un traité, on agit […] Nous sommes pour une écologie pragmatique, une écologie utile, tout simplement parce que l’on est ambitieux, et nous n’avons pas le temps d’attendre. L’urgence climatique, c’est vraiment maintenant. »
Interview avec Pascal Canfin qui a aussi abordé lors de ce meeting les problèmes de flux migratoires en introduisant une notion de « double équilibre » et en précisant que « l’Europe n’est ni une passoire, ni une forteresse, et cela ne sert à rien d’hystériser ce débat. » Alors le droit d’asile certes, mais ne faudrait-il pas envisager une extension de celui-ci à la misère et au changement climatique ?
L’Europe au coeur de l’actualité de la région Occitanie
Irène Tolleret, 9e sur la liste Renaissance a ouvert ce meeting en y apportant son énergie et ses convictions. Comme elle le dit : « j’ai plongé dans cette campagne le 29 mars » et « les vendeurs de peurs, je ne les ai jamais vus sur le terrain. » Elle défend ce qui a été testé et inventé dans l’Hérault : les cépages résistants, « des cépages qui n’ont plus besoin d’avoir de produits et de traitements.» Irène Tolleret souhaite une agriculture qui ne reste « pas ancrée dans le passé et qui soit en phase avec les innovations d’aujourd’hui.» Puis elle précise : « je ferai en sorte par mon action sur le terrain que l’Europe soit au coeur de l’actualité de tous les habitants de la région Occitanie.» Elle répond ainsi à de jeunes agriculteurs rencontrés durant cette campagne qui lui demandaient : « est-ce qu’on va arrêter en France d’avoir un président qui parle bien, et des parlementaires qu’on ne voit pas ? »
Interview avec Irène Tolleret, vice-présidente de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup, une élue attachée à garder le lien avec son territoire, et qui d’entrée de jeu abordera la question du vote de l’organisation commune de marché vitivinicole qui fixe les mécanismes de la PAC, concernant l’exploitation de la vigne.
Européennes, y a-t-il une « alliance progressiste » possible ? À quelques jours des élections européennes, les propositions d’alliance entre le centre gauche européen et les macronistes se multiplient. Des progressistes qui défendent “une Europe des solutions, pas des idéologies.”