Samedi 16 mars à Montpellier plus de 12 000 personnes ont marché et roulé pour le climat. Une manifestation à l’appel de plusieurs associations avec un focus particulier dit : #SolutionVelo, pour pointer les problèmes de mobilités actives dont souffre Montpellier Méditerranée Métropole.

Matinée : opération de marquage au sol du logo #JeSuisUnDesDeux, avec des bombes à la craie, pour identifier le lieu du happening d’un « die-in » sur l’avenue de Toulouse qui aura lieu dans l’après-midi. Une zone que les cyclistes dénoncent particulièrement pour son insécurité et qu’ils définissent comme le danger numéro un de la ville.

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Un maire inquiet et courroucé

12h10. Philippe Saurel le maire de Montpellier très inquiet d’une confusion possible que pourraient provoquer ces marques éphémères sur le macadam réagit avec le tweet suivant : « Suite aux fausses pistes cyclables marquées sur la chaussée, route de Toulouse, je décline toute responsabilité en cas d’accident, les cyclistes pouvant être induits en erreur. Un procès-verbal sera dressé. »

Mais certainement rongé par l’inquiétude d’un possible accident, le maire et président de la Métropole fera effacer des logos qui avaient déjà pour vertu de se laisser considérer par les automobilistes comme des couloirs réservés aux vélos, sur l’avenue dite : la plus accidentogène de la ville.

Ce petit épisode métropolitain d’autorité punitive aurait peut-être mérité une autorité protectrice, avec pourquoi pas : une présence de la police municipale pour prévenir les cyclistes perturbés par de nouvelles voies, et ainsi rassurer un maire courroucé par son inquiétude.

Une anecdote intéressante qui laisse percevoir ce décalage qui existe parfois entre le personnel politique et les attentes des citoyens, et qui offre à cette 5e marche pour le climat à Montpellier avec comme thématique #SolutionVelo : une légitimité plutôt évidente.

Ils sont venus de toute la métropole

Les vélos roulent pour le climat. Cela a fonctionné, ils sont venus de toute la métropole à vélo avec des cortèges impressionnants comme ici entre Clapiers et Castelnau-le-Lez.

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Prise de parole sur la place de la Comédie avant le départ avec Alternatiba qui avait prévu cet événement comme immense : « une marche du siècle, contre une politique qui broie l’Humain et la planète au profit de quelques-uns. »

Pour Vélocité qui a commencé un travail avec la Métropole et son « Monsieur vélo » Thomas Goumont, il est important de préciser qu’il faut « accélérer la cadence », car les cyclistes sont en danger au quotidien.

Beaucoup de monde et de bonne humeur, une place de la comédie saturée de manifestants et des temps relevés entre le début, et la fin du cortège d’un peu plus d’une heure.

Un moment de croisement avec le cortège des Gilets Jaunes. Occasion de scander : « tous ensemble, tous ensemble… » Certains avaient déjà rejoint la marche pour le climat dès le départ, et prévoyaient de tenir des stands d’informations, comme toutes les autres associations, au point d’arrivée à la halle Tropisme.

Sur l’avenue de Toulouse, clin d’oeil humoristique avec un geste d’élu : le coupage de ruban pour inaugurer une piste cyclable imaginaire. Et un impressionnant « die-in » de cyclistes et de piétons de plus de 3 minutes.

Convergence, et mobilisation « verte et jaune » en faveur de la justice climatique et sociale. Pour Stéphane Herb, Coordinateur du Collectif Citoyens pour le Climat sur Montpellier, c’est une évidence et c’est aussi un moment exceptionnel de mobilisation avec comme fil conducteur aujourd’hui, la présence des cyclistes. Interview :

S’organiser et agir ! Avec Cathy Aberdam, membre de #NousSommes, la plateforme citoyenne qui va bousculer Montpellier, la démarche est directe et claire. Sur le plan local et en vue des prochaines échéances électorales : « construire ensemble le Montpellier que l’on souhaite. » Interview :

#SolutionVelo « il y a des attentes pour une véritable politique vélos » Nicolas Le Moigne, porte-parole de Vélocité Grand Montpellier en est convaincu, et la mobilisation exceptionnelle de ce 16 mars 2019 ne vient pas le contredire. Interview :

La bataille climatique

Montpellier a plus que doublé la mise, en comparaison à la 4e marche pour le climat du 27 janvier dernier. De 5 000, ils sont passés à 12 000. Une « marche pour le climat » réussie, avec des manifestants pacifiques, mais déterminés, pour réclamer des mesures écologiques et sociales à la hauteur de l’enjeu climatique.

La mobilisation reste forte après la grève des élèves pour le climat, qui a rassemblé 168000 jeunes en France, et plus d’un million dans le monde. Pour toutes les associations engagées dans la bataille climatique, l’idée serait de durcir le mouvement face au gouvernement. Alternatiba France prépare une opération de désobéissance civile avec un objectif avoué : « bloquer la république des pollueurs. »

Autre angle d’attaque, la pétition « l’affaire du siècle » a été signée plus de deux millions de fois, et l’État est maintenant attaqué en justice pour inaction. Plus précisément, il est poursuivi pour action insuffisante contre le réchauffement par quatre ONG : Oxfam France, Greenpeace, Notre Affaire à tous et la Fondation Nicolas Hulot.

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