Urgence écologique (© JPV)

Aujourd’hui Cambacérès, c’est le quartier « hype » pour les particules diesel, et la pollution atmosphérique. En clair, il serait le quartier le plus pollué de Montpellier, selon EELV, une position confirmée par les projections ATMO Occitanie.

Pour les écologistes montpelliérains, ce projet de quartier Cambacérès coincé entre deux autoroutes, porté par le maire Philippe Saurel, est jugé « irresponsable » pour des raisons de santé publique.

Comme en situation d’état d’urgence sanitaire, c’est avec des combinaisons que les membres EELV ont marqué ce futur quartier de rubalise, pour protéger symboliquement les citoyens d’un accès dangereux. Cambacérès, est-il encore temps d’éviter le pire ?

Manu Reynaud porte-parole EELV tient toujours à marquer par l’action, la nécessité d’une prise de conscience collective. Mardi 27 novembre, pont Youri Gagarine, à quelques mètres au-dessus du va-et-vient des transports routiers, la présence sur cette zone de David Cormand secrétaire national EELV est organisée pour insister, sur les choix politiques prioritaires, liés à l’avenir de la santé publique. Manu Reynaud précise : « au milieu de ces deux autoroutes, le maire a comme projet de construire un quartier. Un quartier où, l’on nous annonce un stade, des bureaux, mais aussi des logements ACM, et étudiants. On veut faire vivre des gens dans le quartier le plus pollué de Montpellier […] pour nous c’est inacceptable. Et si nous venions à arriver aux responsabilités lors des prochaines échéances, vous pouvez être certain qu’avec une ou un maire écologiste, jamais aucun permis de construire ne sera signé pour ce type de logement… » Une position qui s’appuie sur une réalité constatée. L’exposition à la pollution issue du trafic provoque différents effets sanitaires : mortalité, développement et aggravation de pathologies cardio-vasculaires et respiratoires.

Au croisement d’un enjeu de civilisation

Pour David Cormand Secrétaire national d’EELV, il est important de se mobiliser sur des cas concrets et précis, comme celui d’aujourd’hui à Montpellier. 48 000 décès anticipés par an en France, pour cause de pollution, ce n’est pas une anecdote. « Le modèle de développement actuel ne peut pas durer », et le secrétaire national désigne la gare de la Mogère en signifiant : « c’est typiquement ce qu’il ne faut plus faire […] tant que l’on continuera à déménager le territoire, on rend les gens captifs, dépendants de leurs voitures. Et aujourd’hui, ils sont prisonniers de la vie chère, ils sont prisonniers de dépenses imposées… » David Cormand fera le lien avec l’expression dans la rue, et partout en France d’une urgence sociale qui pousse un cri d’alarme : « nous, on considère que la lutte des Gilets Jaunes est au diapason de ce que disent les écologistes depuis des décennies. La réalité, c’est qu’il faut réconcilier l’enjeu de la menace de la fin du monde, avec l’enjeu de la menace de la fin du mois. »

« La question sociale est étroitement imbriquée avec la question écologique, » David Cormand Secrétaire national d’EELV souhaite construire une Europe sensible à ces questions, et sortir « d’une promesse libérale qui n’est pas tenable » :

Christian Dupraz, président de l’établissement public foncier d’Occitanie (EPF Occitanie) précisera que les terrains autour de la gare de la Mogère appartiennent à EPF Occitanie qui les avait achetés pour le compte de la Métropole de Montpellier. Malheureusement, ce sont des conventions passées avant son élection, mais ce type de projets ne se fera plus dans le futur. L’urgence écologique est une question de volonté politique pour Christian Dupraz : « demain, en conseil d’administration, nous allons valider le nouveau programme pour les cinq ans qui viennent. Et ce programme a pour objectif de ne plus utiliser de terres agricoles pour la construction. Nous allons tout faire pour recycler les friches industrielles, et commerciales, traiter les dents creuses, et ne plus bétonner un seul mètre carré de terre en Occitanie. »

Pour EELV, l’urbanisation et l’artificialisation des sols, c’est une course aux opérations de plus-values foncières. La logique pour les écologistes : re-densifier et réaménager les centres-villes. Des opérations certes, qui rapportent moins. Et qui peuvent coûter plus cher, que la rapide et bénéfique transformation de terres agricoles pour étaler la ville.

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