« Méprisés » et « oubliés » par le gouvernement, les infirmières et les infirmiers l’ont fait savoir, ce mardi 20 novembre, devant la préfecture à Montpellier.

Les 660 000 membres de cette profession, qu’ils exercent en libéral ou comme salariés, avaient été invités par leurs organisations syndicales à faire comprendre leur malaise et à faire entendre leurs revendications.

Lors de ce rassemblement, certains représentants ont rencontré Mr Diarra, directeur de cabinet du préfet de l’Hérault. Ils ont ainsi pu expliquer précisément les motivations et les craintes légitimes de leur profession face au plan « Ma santé 2022 ». Les documents officiels en lien avec cette manifestation, pour transmission en haut lieu ont été remis au directeur de cabinet. L’objectif étant de faire remonter au niveau gouvernemental, l’expression des mouvements locaux, afin qu’ils s’additionnent à la rencontre des organisations syndicales avec le ministère.

#InfirmièresOubliées hashtag et slogan choisis pour cette opération, histoire de ne pas être invisibles en plus d’être oubliées. Dans la réforme du système de santé, dit « Ma santé 2022 », selon Frédéric Masson, membre bureau national SNIIL : « le mot oublié, c’est le mot infirmière ou infirmier, jamais nous ne sommes cités… »

Un sentiment de mise à l’écart d’une profession dans un plan santé jugé trop « médico-centré. » Ce que confirme Carole Rossignol infirmière FNI30 : « c’est un peu trop médico-centré, on a oublié que les infirmières ont des compétences, qu’elles sont déjà sur le territoire […] on veut que ce plan santé tienne compte des infirmières qui sont déjà en place… »

Refus de la réalité du terrain, refus de reconnaître certaines compétences chez les infirmiers qui font des actes au quotidien, qui ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Pour Christelle Crépin FNI34 : « la valorisation de nos compétences a été bafouée […] La revalorisation de nos actes, des négociations qui sont toujours en cours, avec des actes que l’on fait et qui ne sont toujours pas rémunérés… »

Jean-Pierre Pontier FNI30 élu URPS infirmiers libéraux Occitanie, veut « un vrai plan santé ». Aujourd’hui, il pointe les incohérences de ce plan « Ma santé 2022 » qui passe à côté d’une profession inquiète de voir ses compétences sous exploitées. « En libéral, nous assurons 7 jours sur 7, 24h sur 24, 365 jours par an, une présence de soignant professionnel auprès des patients, et nous n’avons pas du tout été, ni intégrés, ni considérés… »

« Nous voulons assurer des soins de qualité… » Sur le terrain les difficultés sont croissantes, et cette non-considération est un signal perturbant, pour Gérard Sanchez président CNI, alors que les situations d’épuisement professionnel sont constantes.

Une annonce qui fait mal : la création de 4 000 postes d’assistants médicaux, formés en un an. Ils seront là pour seconder les médecins libéraux, et assurer des tâches médicales simples. Ces 4000 assistants médicaux coûteraient 200 millions par an à la collectivité. Pour Rémy Ruiz infirmier anesthésiste CGT au CHU de Montpellier, c’est une évidence : « sous les effets d’annonces, les mesures ne répondent pas du tout aux problématiques du système de soins […] 4000 postes d’assistants médicaux, sur le papier c’est sympa, mais c’est quoi des assistants médicaux ? Pour le moment, ce n’est pas un statut, ce n’est pas un diplôme. C’est-à-dire qu’on va mettre des gens sur des formations qui n’existent pas encore, qui du coup seront en mal de reconnaissance, de qualification et de salaire associé… »

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