La semaine européenne de la vaccination 2018 s’ouvre aujourd’hui, lundi 23 avril, et se déroulera jusqu’au 29 avril. Une initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé qui a pour objectif d’améliorer la couverture vaccinale des populations et d’apporter des informations sur des maladies trop souvent banalisées.

Cette année, l’accent est mis sur la vaccination du nourrisson. En effet, pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, les obligations vaccinales changent.

Laisser-aller, négligences, réticences, ou bien accès difficile à la santé, face à une couverture vaccinale insuffisante, et devant la réapparition d’épidémies, le ministère en charge de la Santé a recommandé, en juillet 2017, d’élargir l’obligation vaccinale à huit vaccins supplémentaires chez les bébés de moins de deux ans : contre la coqueluche, l’infection à Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, l’infection à méningocoque C, l’infection à pneumocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole. Certes, ces huit vaccins profitaient déjà à une grande majorité des enfants. Mais ils sont rendus obligatoires depuis le 1er janvier 2018, comme l’étaient déjà les trois vaccins contre les infections suivantes : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Ce dispositif obligatoire fait suite au plan d’action pour la rénovation de la politique vaccinale de Marisol Touraine commencé en janvier 2016, avec une conférence citoyenne sur la vaccination.

Pour se protéger les uns les autres : il faut que 95% de la population soit vaccinée.

« 79%, ça ne marche pas », explique Jean-Jacques Morfoisse directeur général adjoint de l’ARS Occitanie. Pour l’ARS, c’est une préoccupation. Ce défaut de vaccination a des conséquences sur la santé de la population. L’exemple de la rougeole et des 282 cas confirmés dans la région en tout juste cinq mois en est la preuve. L’Occitanie a une couverture vaccinale insuffisante. Jean-Jacques Morfoisse insiste avec pédagogie : « pour se protéger les uns les autres efficacement, il faut que 95% de la population soit vaccinée correctement ». Ce pourcentage n’est atteint en France que pour la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, seules infections contre lesquelles les vaccinations étaient obligatoires avant le 1er janvier 2018. Il y a une réalité : être insuffisamment ou non vacciné permet aux virus de circuler et de se propager. Avoir une vision individuelle de la santé, c’est se soigner quand on est malade. En revanche, avoir une vision collective, c’est penser en priorité à la notion de prévention. Et la prévention, c’est une question d’éducation, d’informations et aussi de communication. Pour Claude Humbert, directeur de la CPAM de l’Hérault : « la prévention et la vaccination, c’est un enjeu de communication, de faire savoir que c’est utile, que ce n’est pas risqué et que c’est très efficace. […] Dans nos accueils nous faisons 40 000 rendez-vous par an, et lors de ces rendez-vous (souvent pour des problèmes administratifs) nous faisons un point global de la situation de ces assurés… Nous essayons de les amener à l’accès aux soins, avec aussi l’accès à la prévention et donc à la vaccination. »

Réticences ou défiances : la vaccination est victime de son succès

Le Dr Anke Bourgeois, infectiologue et médecin coordinateur du Centre de Vaccination Publique Départementale insiste sur le fait que « la vaccination est victime de son succès : les gens ont l’impression que les maladies ont disparu, ils ne font pas le lien que c’est grâce à la vaccination. […] Ils ont la peur des effets secondaires, et ils n’ont plus la peur des maladies parce qu’ils ne les voient plus. ».

Paradoxe, l’absence de la maladie fait douter du vaccin. Elle disparaît des souvenirs dans la mémoire individuelle et collective. Et pourtant, une personne atteinte de la rougeole peut contaminer jusqu’à 15 ou 20 personnes. La maladie s’est installée dans 59 départements avec une augmentation rapide du nombre de cas depuis le début de l’année. On peut craindre une épidémie importante et Santé Publique France rappelle que la vaccination est le seul moyen de se protéger de la rougeole qui ne connaît pas de traitement curatif et qui peut présenter de graves complications.

Avec cette semaine européenne de la vaccination 2018 du lundi 23 avril au 29 avril , c’est le moment de vérifier, grands et petits, que tout le monde est bien à jour de ses vaccins. Pour atteindre un maximum de personnes, 163 actions sont menées en Occitanie, dont une campagne nationale numérique : sites et réseaux sociaux en action. Des séances d’informations, des faireparts de naissance pour les jeunes parents, afin de leur rappeler les étapes de la vaccination. Ce mercredi 25 avril à Montpellier, de 13h00 à 18h00, un stand d’accueil et d’explications est présent sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, avec le centre de vaccination de la ville. Jeudi 26 avril, au 5 rue de l’école de Médecine, au centre de Vaccination Publique Départementale de l’Hérault à Montpellier, est organisé un après-midi portes ouvertes pour informations et mises à jour possibles des vaccins pour ceux qui le souhaiteraient. Côté rue, il y aura l’exposition « Planète Vaccination » et à utiliser sans modération : le site vaccination-info-service.fr, un site d’information grand public, en particulier aux futurs parents et aux parents de jeunes enfants. Après un an, il comptabilise plus de deux millions de visiteurs uniques et 4 millions de pages vues.

2018 Calendrier simplifié des vaccinations :

Vidéo de rappel pour comprendre le vaccin en 45 secondes :

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