Ce week-end se tenait à Frontignan et à Sète dans l’Hérault une rencontre nationale Eau Bien Commun autour du thème essentiel de l’eau, afin d’en comprendre les enjeux pour aujourd’hui et pour demain.
Qu’est-ce que la Coordination Eau Bien Commun France ?
Philippe Fossat, un des co-animateurs de la Coordination, la présente comme un réseau qui réunit citoyens et associations autour de la ressource en eau sur tout le territoire français, un lieu d’échange de compétences et un centre documentaire, avec un objectif central : le retour en régie publique de l’eau.
Elle repose aussi sur un concept simple : l’expertise citoyenne et publique de l’eau, afin de remettre la participation citoyenne au cœur de la gestion publique de l’eau et ainsi développer une nouvelle culture de l’eau. L’association se réclame enfin de l’écologie politique, une prise en compte des enjeux écologiques dans l’action politique et dans l’organisation sociale.
Son fondement, l’eau bien commun
Selon l’organisation, l’eau, vitale et indispensable à la vie, subit une dégradation écologique et sociale inquiétante. Il est donc nécessaire qu’elle soit pensée comme un bien commun, en opposition aux biens marchands, ce qui en impose la gestion équitable, son libre accès et la participation du citoyen à sa gestion. Bref, penser l’eau comme un bien commun suppose de penser sa gestion de manière démocratique via une gouvernance territoriale, intégrée et participative.
Cette réflexion est nécessaire lorsque l’on sait qu’en France 65% de la gestion de l’eau est déléguée au secteur privé, principalement dans les zones urbaines, à forte rentabilité. Quatre multinationales tiennent ainsi le haut du pavé : Veolia, Suez, La Saur et la Sogedo avec des milliards d’euros de chiffre d’affaire à la clé, alors même que ces majors ne sont pas réputés pour la qualité de leur gestion – les rapports des chambres régionales des comptes en pointant les surfacturations.
Le chemin reste long alors même qu’au niveau européen, l’Union européenne ne reconnaît pas de droit à l’eau, tout au plus daigne-t-elle considérer l’eau comme une marchandise « pas comme les autres ». Et au fait j’allais oublier : « trois jours sans eau et nous sommes morts ».