Montpellier rassemblement Cédric Chouviat © JPV
Montpellier rassemblement pour Cédric Chouviat, le 3 janvier 2021 (© JPV)

Une supplique en pleine agonie : « J’étouffe… » répété sept fois sont les derniers mots de Cédric Chouviat, mort à la suite d’un contrôle de police. Aujourd’hui 2021, date anniversaire, les Gilets Jaunes sont sur la place de la Comédie à Montpellier pour commémorer son décès, et rappeler toute l’importance d’une vigilance citoyenne, face à des lois liberticides.

Paris, le 3 janvier 2020 Cédric Chouviat est plaqué au sol par des policiers. Il va mourir 48 heures plus tard. Dans ce cas de figure, ce n’était pas un simple malaise cardiaque qui a tué ce père de famille de 42 ans, après cette interpellation musclée, mais plutôt la fracture du larynx, révélée par l’autopsie. Et comme l’explique Sabine Raynaud : « ils sont morts, il ne faut pas qu’on les tue une deuxième fois, avec un déni de justice. »

[VIDEO] Interview Sabine Raynaud, syndicaliste et enseignante, membre des Gilets Jaunes RPPA :

Trois fonctionnaires impliqués ont été mis en examen pour homicide involontaire, un quatrième est placé sous le statut de témoin assisté, mais aucune suspension de ces policiers n’a été prononcée, par leur hiérarchie.

[VIDEO] Darmanin, indécence et stratégie de communication ?

Plus dérangeant, Gérald Darmanin ministre de l’Intérieur banalise la gravité de ces dérives avec une rhétorique condescendante, et manipulatrice, en faisant une inversion de valeurs pour réfuter la notion de violences policières devant la commission des lois de l’Assemblée nationale en juillet dernier : « quand j’entends le mot violences policières, personnellement, je m’étouffe. » Alors, indécence et stratégie de communication, pour servir une banalisation des faits ?

Tous unis pour : « Combattre l’escalade liberticide de ce gouvernement »

« C’est pour combattre l’escalade liberticide de ce gouvernement que nous sommes ici, » déclare Sabine Raynaud dans le froid devant l’Opéra de Montpellier, ce dimanche 3 janvier 2021. Et l’institutrice syndicaliste prône l’unité : « dans ce combat pour la défense de nos libertés, nous devons tous nous unir, malgré les obstacles que nous surmonterons. Tous unis, que nous soyons syndicalistes attachés à la lutte de classe, citoyens qui veulent la démocratie, militants de la défense des libertés et des droits de l’homme, ou encore Gilets Jaunes, qui sont à l’intersection de tout cela. » Puis Sabine Raynaud donne rendez-vous pour la manifestation du 16 janvier 2021 à l’appel de la coordination nationale, et en rappelant les termes de leur communiqué : « tant que ces lois ne seront pas abandonnées, nous combattrons sans relâche pour nos libertés. »

Une  dystopie en marche ?

Alors aujourd’hui, Cédric Chouviat devient-il le symbole ou le révélateur d’une dystopie en marche ? D’une société qui étouffe ? À Montpellier la commémoration de son décès à l’initiative des GiletsJaunes du RPPA (Rond Point de Prés d’Arènes) a su laisser la place à des prises de parole diverses et lucides. Pour Patrick Seguin responsable du Parti de Gauche 34, la mise en place des lois liberticides : « ce n’est pas simplement par une volonté de répression, c’est parce qu’ils ont peur […] il faut avoir à l’esprit que les aides qu’ils sont en train d’apporter … pour toutes les personnes frappées par cette crise économique qui n’a pas que des causes sanitaires. Et bien cet argent, ils l’empruntent sur les marchés financiers, et ça ! Ils vont nous le faire payer, et ce sera l’austérité puissance dix. C’est cela qui leur fait peur, que l’on n’accepte pas leur austérité, la destruction des allocations chômage, la destruction des retraites, la destruction des services publics. »

Discours de Sabine Raynaud :

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