Illustration Conseil départemental

Cher Monsieur Mesquida,

Nous avons apprécié dans le passé vos prises de position tout à fait conformes à la laïcité, et nous vous avions à l’époque remercié publiquement pour cela ; nous avons parfois fait référence à cela pour montrer que sur cette question, des élus pouvaient défendre des positions de principe.

Nous en étions restés là.

Nous découvrons maintenant dans la presse que vous comptez emboîter le pas à ce mouvement très étonnant d’émission de « chartes de la Laïcité », vous inscrivant ainsi dans les pas des collectivités qui ont tenté de le faire : Région Île de France (Pécresse), Nice, Hauts de France. Récemment, et avec soulagement, le conseil de métropole de Clermond-Ferrant a écarté cette proposition de l’opposition de droite.

C’est maintenant le gouvernement qui, dans une honteuse manipulation des questions de laïcité, cherche à imposer ces chartes à travers le projet de loi sur le « séparatisme ».

Il n’est pas possible de ne pas faire le lien avec la tentative du maire de Montpellier d’être le premier à appliquer avant tout le monde l’orientation du gouvernement. Ceci, en contournant le conseil municipal, et malgré toutes les mises en garde de nombre de militants et associations.

Y aurait-il un lien entre ces difficultés du maire de Montpellier et cette initiative du conseil départemental ?

Comme le dit justement Nicolas Cadène, la laïcité est aujourd’hui utilisée par des politiques pour la détouner. Nous souscrivons à ces propos.

Aussi, nous vous demandons de prendre en compte nos quelques remarques au sujet de cette charte.

Car il s’agit, au nom du fait de renforcer la laïcité, en vérité d’en renverser le sens. La laïcité, c’est l’obligation qui est faite aux institutions de ne pas subventionner ni promouvoir les cultes. C’est donc avant tout le devoir des collectivités que de refuser d’accorder des subventions à un culte, et de vérifier que l’utilisation des fonds soit bien conforme avec l’objet de la demande de subvention. Tout ceci est connu, et découle de la loi de 1905. Aussi, la liberté d’association permet à des citoyens, quelles que soient leurs opinions, de s’associer librement et de choisir leur objet. En aucun cas ils ne peuvent être contraints d’approuver ou de désapprouver une loi, qui s’impose à eux indépendamment de ce qu’ils en pensent. Ainsi, la promotion de la laïcité ne peut pas être imposée à qui que ce soit, nous estimons même que cela aurait l’effet inverse.

Par ailleurs, nous n’avons pas connaissance d’association qui aurait utilisé à défaut des subventions de votre conseil. Auriez-vous de tels exemples ? Si oui, il vous suffit d’organiser des rappels à la loi.

Vous vous rendez compte que cette campagne de mise en accusation en creux et sans preuve des associations va stigmatiser.

Une telle initiative contribuerait uniquement à détourner la laïcité et, par conséquent, à la faire passer pour un concept abstrait mettant en accusation et contraignant à adopter ses vues. Ceci va durablement abimer et nuire au combat que nous menons depuis des décennies pour la promotion de la laïcité.

Pour ces raisons, nous vous demandons de renoncer à ce projet, qui importe à Darmanin et Macron, mais qui n’a rien de commun avec la laïcité.

Nous sommes disponibles pour en discuter.

Bien cordialement.

Groupes : Louise Michel (Montpellier), Universités et citoyens (Montpellier), Sète, Béziers ; Fédération unie de l’Hérault.

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