Malgré la demande de neutralisation, l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 organisera, pour le second semestre de cette année universitaire, deux périodes d’évaluations : du 6 au 30 mai puis du 3 au 20 juin.
À la suite Conseil des Études et de la Vie Universitaire (CEVU) de l’université Paul Valéry Montpellier 3, qui se tenait le 15 avril dernier, il a été décidé que les deux évaluations auront lieu en distanciel.
En pratique, les étudiants ne seront évalués que sur les 6 premières semaines d’enseignement (jusqu’au 13 mars, inclus). Seule la meilleure note des deux évaluations sera conservée.
Des moyens pour essayer d’éviter la fracture numérique
Face aux risques évidents de fracture numérique, l’Université a décidé de prêter pour la durée des examens aux étudiants en difficulté, 500 ordinateurs neufs (dont la moitié apportée par la Région) et près de 1000 dispositifs de connexion (cartes SIM avec data ou clés 4G).
Pour les étudiants en zone blanche, ceux-ci devraient être considérés en situation de rupture numérique et pourront se voir proposer des modalités spécifiques (par courrier ou par téléphone).
Le Conseil des études et de la vie universitaire a aussi décidé de voter une motion appelant les jurys à « l’indulgence vis-à-vis des étudiants ayant vécu une grande difficulté personnelle en prenant en compte les résultats du premier semestre par exemple pour l’attribution de points jury ».
De bonnes intentions qui pourraient ne pas suffire.
À la suite à une consultation de l’ensemble des étudiants de l’université Paul Valéry Montpellier 3, afin de recenser celles et ceux étant en situation de « rupture numérique », seulement 7725 étudiants ont répondu sur les 21664 qui ont été contactés, soit à peine plus de 35%. Un chiffre qui alarme sur la réalité potentielle de la fracture numérique.
Pour le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), qui demandait, notamment, la neutralisation du second semestre des études, « les modalités d’examens consacrent le principe de l’inégalité entre les étudiants ».
Pour ces étudiants, « le Conseil des Études et de la Vie Universitaire de ce mercredi 15 avril avait l’occasion de réaffirmer l’ambition d’ascenseur social et de transmission des connaissances affichée par l’université. Au contraire, il n’a fait que révéler un peu plus la mécanique froide d’une institution à l’image de la société dans laquelle elle s’inscrit : profondément et structurellement inégalitaire. »