E3C trois signes qui peuvent sembler barbares, mais ils identifient les nouvelles Épreuves Communes de Contrôle Continu pour l’obtention de ce que certains appellent le « bac Macron ».

Les organisations syndicales de l’éducation nationale FSU (SNES,SNEP), FNEC-FO, FERC-CGT, SUD éducation ont organisé ce jeudi 6 février 2020 une conférence de presse sur les épreuves communes de contrôle continu (E3C), et la réforme du bac. La situation étant suffisamment alarmante, pour analyser et mettre au grand jour les défaillances d’un système installé sans préparation ni concertation. Un système qui : s’il était une épreuve verrait peut-être, l’élève Jean-Michel Blanquer recalé.

Situation inédite : des policiers pour faire passer le Bac

Contrôle continu, les trois vagues d’E3C réparties sur deux années pèsent pour 30 % du barème final. Voire plus : 40 % en tenant compte des notes du bulletin. Cette désorganisation de l’examen entraine une rupture d’égalité, face aux différentes épreuves, pour l’obtention de ce diplôme national qu’est le BAC. Les appels au boycott se font ressentir un peu partout sur le territoire, et la colère diffuse commence à se préciser. Une réforme basée sur l’évaluation permanente provoque une perte de sens des valeurs pédagogiques.  « C’est la première fois dans l’histoire que le ministère envoie des policiers devant les établissements scolaires pour faire passer le baccalauréat », constate Mathieu Marchal syndicat FO lycée et collège.

VOIR AUSSI Montpellier : Les parents d’élèves du lycée Jules Guesde s’inquiètent pour l’E3C.

“Ce ministre est dans un autre monde”

Jean-Michel Blanquer conserverait toute la confiance de l’Élysée et de Matignon. Communication et images maitrisées pour l’opinion publique, mais dans le réel, la musique est différente. Pour Matthieu Brabant CGT : « ce ministre est dans un autre monde, il ne souhaite pas voir ce qui se passe sur le terrain […] et en même temps pointe une répression administrative, avec des courriers de menace pour des faits de grève, ou simplement pour le fait de s’être exprimé. » Un exemple est donné du style de formulation lue dans les courriers adressés aux enseignants : « il est envisagé d’étudier les sanctions éventuelles suite aux événements survenus dans l’établissement… » et cela sans compter les plaintes de chefs d’établissement sur injonction de recteurs. Plaintes qui sont suivies de convocations au commissariat, selon un process constaté par les syndicats à Clermont-Ferrand.

Enseignants, élèves et parents ne veulent pas devenir les godillots de Blanquer.

Précipitation, une réforme qui n’est pas prête, et qui est appliquée dans l’inégalité des chances la plus totale, « nous demandons l’annulation de ces épreuves parce qu’aucun élève en France n’a pu passer de manière correcte ses épreuves de baccalauréat, » explique Stéphane Audebeau secrétaire départemental FSU34.  L’exemple du lycée sétois sera cité comme l’apothéose du dysfonctionnement. Ambiance, un établissement bloqué dès 8h00, mais un proviseur qui demande aux élèves d’être présent à 10h00 sous peine d’obtenir la note zéro pour leur épreuve. Tout le monde au pas,  face à cette réforme, enseignants, élèves et parents ne veulent pas devenir les godillots de Blanquer.

Chez les chefs d’établissements, il y a là aussi un désappointement. Un véritable ras-le-bol des personnels de direction des collèges et des lycées de l’académie de Montpellier qui s’était exprimé le vendredi 31 janvier dernier, devant le rectorat.

Un printemps des professeurs ?

Des mobilisations sont prévues autour de ce que représente la personne de Mr Jean-Michel Blanquer, et les inepties de ses actions, un printemps des professeurs semble à l’ordre du jour. L’homme de l’école de la confiance n’aura pas su gagner la confiance des siens. « Le péché originel de Blanquer, c’est d’avoir joué les parents contre les profs » explique Alexandre de Vellis enseignant FO 34.

Aujourd’hui 6 février : efforts ou Com’, mais novlangue toujours, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation, s’est dit prêt à « faire évoluer » les prochaines épreuves prévues de mi-avril à fin mai, « dans le sens de la simplicité ». Y a-t-il donc eu complexité ? La colère des syndicats, des professeurs et de lycéens s’installe peut-être durablement face à sa réforme.

Interview avec Stéphane Audebeau secrétaire départemental FSU34, les bugs des E3C, une réforme qui aiderait plutôt aux inégalités ? Un bac qui n’est plus anonyme ? Une notation en continu qui ferait obstacle à une pédagogie efficace ? Et les mobilisations à venir :

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