Il aura fallu attendre jusqu’au jeudi 26 avril, mais les eurodéputés ont enfin voté une nouvelle législation qui autorise les agriculteurs bios à vendre leurs propres semences.
Jusqu’ici, seules les espèces cahier officiel, qui appartenaient en grande partie au géant du secteur Monsanto, pouvaient être commercialisées.
Cette nouvelle mesure devrait entrer en application à partir de janvier 2021.
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans la nouvelle législation adoptée ce jeudi à Strasbourg visant à « soutenir la production biologique ». Une des mesures autorise ainsi la « reproduction végétale de matériel hétérogène biologique », formule technique qui signifie en pratique la fin de « la mainmise des grands groupes semenciers », estime l’eurodéputé José Bové. « Elle va permettre la commercialisation de semences traditionnelles et encourager les paysans bios à réutiliser leurs propres semences ». Avec cette nouvelle mesure, les semences bios relèveront à l’avenir directement de la responsabilité des producteurs.
Depuis un décret, publié en 1981 au Journal Officiel, la commercialisation de graines non inscrites au catalogue officiel des semences autorisées était prohibée.
Le problème principal du système de catalogue réside aujourd’hui dans son prix ; comptez ainsi entre 6000 et 15.000 euros pour inscrire une nouvelle semence au catalogue. Un coût que les plus petits exploitants ne peuvent pas toujours supporter.
Si cette évolution ne profitera pour l’instant qu’aux agriculteurs bio, elle pourrait à l’avenir, ouvrir la voie aux agriculteurs conventionnels.
Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), 75 % des aliments de la planète proviennent de 12 espèces végétales et cinq animales. Monsanto, DuPontDow et Syngenta sont les principaux détenteurs de semences. Après sa fusion avec Bayer, près d’une semence sur trois du « cahier officiel » sera signée Monsanto.
L’Occitanie est la première région de France en matière d’agriculture biologique, avec 7 218 fermes et 361 718 hectares
L’Occitanie est la région de France qui compte le plus de surfaces et de fermes bio, avec 7218 fermes et 361 718 hectares.
En proportion, trois quarts des Français mangent bio au moins une fois par mois et 16% tous les jours. Aujourd’hui 71 % des produits bio consommés en France proviennent de France selon l’Agence bio.