Jeudi 29 mars juste avant la fin de la trêve hivernale, Médecins du Monde a organisé partout en France une opération pour alerter l’opinion sur les risques liés au fait de vivre dans la rue. #VivreàLaRueTue

Montpellier, place de la Comédie, quelques tentes dressées devant la Fontaine des Trois Grâces permettent aux militants de l’organisation d’interpeller visuellement les passants, leur faire lever le nez, leur tendre un tract d’informations et au mieux entamer la conversation. Mais c’est difficile, le Monde est pressé. Alors deux mots d’ordre sont scandés par ces bénévoles et ces membres de Médecins du Monde : « Pas de santé sans toit » et couchés au sol : « Vivre à la rue tue. »

La trêve hivernale se termine le 1er avril, et dans la métropole d’après les associations, entre 300 et 400 personnes vont se retrouver sans solution d’hébergement. Des personnes particulièrement exposées aux problèmes de santé. Pour elles, l’accès aux soins est difficile. Eau, sommeil, hygiène, la vie dans la rue a un impact direct sur la santé. Le non accès à l’eau potable, les problèmes de sommeil générateurs d’angoisses qui détériorent la santé psychique et les soins dentaires inexistants pour ces gens qui ne peuvent pas se faire soigner, la vie devient vite un enfer. Mars 2017, l’année dernière, 34.000 personnes ont tout de même été expulsées de leur logement en France.

Un personnel politique totalement déconnecté de la réalité, entre le député Sylvain Maillard LaREM, qui pense que « la majorité des SDF dorment dans la rue par choix » et Christophe Castaner, capable de généraliser et d’affirmer en décembre 2017 : « Il y a des hommes et des femmes qui refusent d’être logés« .

#PasDeSanteSansToit, avec ce hashtag, voici le message que Médecins du Monde a posté sur les réseaux sociaux : « pour la fin de la trêve hivernale, nous avons envoyé au président de la République et son gouvernement des avis de (non)expulsion. Emmanuel Macron, il est temps de tenir vos promesses ! » Les mots du Président Emmanuel Macron qui exprimait ne plus vouloir d’ici la fin de l’année, voir des femmes et des hommes dans la rue, résonnent encore comme de belles paroles, pour ceux qui oeuvrent sur le terrain au plus proche de la misère. Plus réaliste et plus dur certainement, ce texte dans un tweet pour appuyer cette journée de sensibilisation : « les belles paroles nuisent à la santé« .

Il y a aussi les squats et ils jouent un rôle indispensable. Certes ce sont des solutions alternatives, mais aujourd’hui devenues importantes. Comme l’explique Damien Nantes coordinateur régional de Médecins du Monde : « les squats, c’est rarement une solution idéale pour les personnes… mais en attendant et c’est particulièrement vrai à Montpellier, c’est aujourd’hui une solution, une solution qui permet à des gens de se mettre en sécurité, de se mettre à l’abri. Nous, on le voit puisqu’on y intervient, on fait des permanences médico-sociales….  et c’est pour de nombreuses personnes qui y résident un moyen de retrouver un petit peu de dignité, un petit peu de sécurité et de s’intéresser à nouveau à leur santé… »  À Montpellier, certains squats risquent de disparaitre avec la trêve hivernale. Des squats qui pourtant ont trouvé une véritable vocation sociale.

Interview de Damien Nantes coordinateur régional de Médecins du Monde : 

 

 

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