Terminé… Le groupe « Nouveau Monde en Commun », qui réunissait EELV, le PC, des élus issus de l’ex-Front de Gauche, le Parti occitan, la Nouvelle Gauche socialiste, devenue Les Socialistes insoumis, n’existe plus.

Stratégie et guerre d’égo, un symptôme grave

Souvenez-vous, c’était en 2015, la tête de liste du « Nouveau Monde en Commun » c’est Gérard Onesta. À L’époque, la petite phrase choisie qui permet de résumer une pensée et de galvaniser les troupes de votants est la suivante : « conjuguons le mieux vivre et le vivre ensemble. » Aujourd’hui, en ligne de mire les élections municipales et européennes et certains parieraient déjà sur le fait que l’étiquette Macron fera toujours vendre en 2021. Oui 2021, ça ressemble à une date de film de science-fiction, mais c’est la prochaine échéance électorale pour la Région. Stratégie et guerre d’égo, un symptôme grave, qui confirmerait que le personnel politique n’a qu’une ambition, être réélu. Certes un secret de polichinelle, et pour l’heure sur leur site, titre et logo n’ont pas changé. Cela reste « Nouveau Monde en commun ». Mais en ralliant la majorité PS et PRG, il sera intéressant de surveiller, si l’appellation ne se transforme pas en « Nouveau Monde en marche ».

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Là où ce personnel politique devrait analyser, réajuster, construire et conjuguer « le mieux et le ensemble », il préfère guerroyer. Dehors ! ceux qui resteraient fidèles aux engagements de départ, il faut évoluer. Le « Nouveau Monde insoumis » n’est pas pour demain. Myriam Martin, Liem Hoang Ngoc, Jean-Christophe Sellin et Guilhem Serieys deviennent donc des non-inscrits. On les dit faiseurs de shows à la mode des insoumis, opposants systématiques.  Ce que confirme Véronique Vinet dans La Dépêche : «Nous en avons eu assez des attaques, des comportements outranciers, d’une opposition systématique… Au-delà des appartenances, notre objectif est de faire avancer le projet régional. Il ne s’agit pas d’un blanc-seing en faveur de l’exécutif, car il nous arrive de ne pas voter certains dossiers. Mais nous sommes constructifs».

Ainsi les quatre « irréductibles » sont trahis par ces « constructifs » ou inversement ? Myriam Martin en veut pour preuve ses actions au sein du conseil régional, et notamment la grosse avancée de la région en matière de politique éducative, avancée qu’elle a portée avec entre autres, la gratuité des manuels scolaires. Elle se définit comme constructive et dénonce au contraire l’immobilisme, des élus EELV et PC qui ne votent même plus les amendements qui sont en phase avec le programme qui les a installés dans cette assemblée.

Alliances et trahisons ? Un comportement, qui ne fait que renforcer la défiance entre les Français et la Politique. Faut-il rappeler que : voter pour des représentants, c’est simplement leur donner le pouvoir de faire quelque chose en notre nom, unique définition de ce que doit être un élu. Cela s’appelle un mandat.

Et Myriam Martin fait en région, son bilan de mi-mandat en allant à la rencontre des citoyens. Elle reste attachée aux trois axes du programme du feu « Nouveau Monde en commun » : répondre aux besoins sociaux, à l’urgence démocratique et à l’urgence écologique.

« schioppetto, stiletto o strada »

Lorsqu’on la voit débarquer avec sa chevelure noire, son énergie et sa détermination, c’est un peu comme si Colomba, le personnage de Mérimée, prenait forme. Et dans le contexte des derniers jours, on pourrait presque penser que l’expression corse : quand on a un ennemi, il faut choisir entre prendre un fusil, un couteau ou la fuite pourrait être sienne. « schioppetto, stiletto o strada », la règle des trois S. En ne retenant dans son cas que les deux premiers choix comme possibles :  couteau ou fusil. Heureusement, son verbe suffit. Il est aussi tranchant et percutant que ces armes, car il est sans langue de bois et se forge à coups de vérité.

Guerre intestine, subtile tactique qui respecte la maxime de Sun Tzu : « l’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat. » Mais une question de droit se pose. Techniquement les quatre n’ont pas démissionné. Les autres se sont simplement carapatés et ont fabriqué un nouveau label. Ainsi, Myriam Martin, Liem Hoang Ngoc, Jean-Christophe Sellin et Guilhem Serieys, peuvent-ils toujours exister en tant que groupe, même si leur nombre n’est pas suffisant ?

Mais, tout n’est peut-être pas fini, puisque Nicolas Cossange a exprimé par mail à Myriam Martin que la porte lui restait grande ouverte. 

Interview de Myriam Martin par Alexandre Maniez:

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