LUTTER CONTRE LA PANDÉMIE, SORTIR DE LA GESTION LIBÉRALE ET AUTORITAIRE DE LA CRISE NON AU PASS SANITAIRE
Depuis les annonces d’Emmanuel Macron le 12 juillet, les contestations des projets gouvernementaux, et notamment du pass sanitaire, ne faiblissent pas. Il faut dire qu’une fois de plus, la Macronie a choisi le passage en force, avec toujours le même principe : contraindre plutôt que convaincre.
TOUTE-PUISSANCE ET INCOMPÉTENCE
La population paye un lourd tribut à la pandémie de Covid. Macron a failli à toutes les étapes de la gestion de la pandémie (masques, tests, vaccins…) avec des conséquences d’autant plus graves que les quatre décennies de néo-libéralisme ont privé les services publics d’une partie significative de leurs capacités d’agir. En effet, à l’exception révélatrice de ses corps répressifs, police et armée, l’ensemble de l’État manque de moyens financiers, humains, techniques, intellectuels. La plupart des fonctionnaires en payent le prix au quotidien en même temps que les usager·e·s, enseignant·e·s et soignant·e·s en première ligne. Les institutions de la Ve République sont vidées du peu de démocratie qu’elles recelaient encore : entouré de quelques conseillers dans son palais pour décider, puis de sa police pour appliquer, Macron est ainsi à la fois tout puissant… mais incompétent.
Inconséquent en début de crise sur l’usage des masques ; incapable de mettre des moyens pour tester, isoler, protéger ; incapable de prendre les mesures pour ralentir la propagation du virus (ventilation, purificateur d’air dans les bâtiments publics…) et enfin incapable de vacciner rapidement et massivement la population, Macron et son gouvernement ont de lourdes responsabilités dans le bilan dramatique de cette pandémie qui s’empire de vague en vague.
Aux différentes étapes du développement de la pandémie, à défaut d’une véritable politique sanitaire avec les moyens matériels et humains nécessaires, c’est à une fuite en avant que nous avons assisté : confinement, couvre-feu, fermetures en tous genres… et enfin la mise en place de ce pass sanitaire.
POUR UNE POLITIQUE SANITAIRE ET SOCIALE DÉMOCRATIQUE ET AMBITIEUSE
Évidemment il nous faut lutter contre la pandémie de COVID. Nous devons pour cela mettre en place des mesures de prévention (tester-isoler, aération…) et généraliser la vaccination en se mobilisant notamment contre les inégalités sociales et territoriales d’accès au vaccin.
Il est également urgent et nécessaire de continuer de se mobiliser contre ce pass sanitaire. Il porte atteinte aux libertés de déplacement et d’accès à certains services et activités ; il met en jeu l’emploi des non vacciné·e·s et apparaît donc comme un nouvel outil de recul social ; il crée un climat de surveillance générale, et menace de générer d’inacceptables discriminations sur les lieux de travail et dans les lieux publics…
Mais cette lutte ne peut se mener au nom de l’individualisme ou de lectures confusionnistes, voire conspirationnistes, et encore moins avec les mouvances complotistes et l’extrême-droite qui porte un projet de société mortifère, sexiste, xénophobe et raciste. Elle doit se faire au nom de la défense des libertés publiques et au nom d’une politique sanitaire et sociale ambitieuse et égalitaire, pour une société démocratique.
POUR UNE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
La pandémie est mondiale, la vaccination doit l’être aussi. Généraliser la vaccination à l’échelle mondiale protégera les populations, en particulier les plus vulnérables d’entre nous. Cela diminuera aussi les risques d’apparition de nouveaux variants du virus pouvant être de plus en plus dangereux.
Pour cela il est impératif que les brevets sur les vaccins soient levés, que les transferts de technologies nécessaires soient faits pour massifier la production de vaccin.
Urgemment mettons en place une politique de coopération au niveau mondial, logistique et matérielle, en direction des pays les plus fragiles.
C’est par la généralisation de la vaccination ici et dans le monde, par des politiques sanitaires ambitieuses qui associent la population que nous vaincrons la pandémie, pas par la contrainte et l’extension de la surveillance.
Premiers signataires : CNTESS, Ensemble, LDH Montpellier, PG, NPA34, UCL, La Carmagnole, Attac.