Montpellier place de la Comédie décembre 2020 (© Charles Dos Santos)
Montpellier place de la Comédie, en décembre 2020 (© CDS)

Être commerçant en France en 2020 relève quasiment d’un sacerdoce. Dans ce secteur de l’économie, aucun domaine n’a été épargné ! Et c’est peu de l’écrire par rapport à ce qu’ont vécu les milliers de patrons de petits commerces en France et surtout à Montpellier, marqué par 2 longs confinements et des obligations de baisser les rideaux de fer.

Coiffeurs, esthéticiens, libraires, buralistes, restaurateurs… Tous ont souffert. Certains ne rouvriront jamais. D’autres le peuvent, mais en attendant des aides de la Région, mais aussi de l’État, qui tardent à venir. État des lieux d’un pan de l’économie en crise !

Quand on déambule sur la place de la Comédie puis sur la grande esplanade, juste après le Café éponyme, on ne peut pas louper « La Table d’Adrien ». Son patron garde le sourire. Mais c’est sûrement grâce au soleil qui baigne sur le coeur de la ville de Montpellier, le matin de l’interview. Car pour lui, l’année 2020 est une année plutôt chaotique.

Interview Christophe Dedieu, Buraliste « La Cantine d’Adrien » :

Alors que tout un pan de la culture reste désespérément fermé et notamment les cinémas et les musées, les libraires, eux, ont vécu une année faite de hauts et de bas, mais où les « bas » ont financièrement fait extrêmement mal. Les deux sessions de fermetures ont été des coups très rudes à l’écosystème du livre en France. Les premiers concernés à souffrir ont été les libraires eux-mêmes. Privés de l’essence même de leur métier : la rencontre avec les lecteurs, les échanges sur la passion des mots et sur le plaisir de lire.

Certains ont pu réouvrir, mais pas tous. Certains patrons reconnaissent que la possibilité d’ouvrir les boutiques pour permettre à la clientèle de « récupérer les bouquins en papier, en click & collect« , dixit un libraire montpelliérain qui a préféré conserver l’anonymat, les a bien aidés. Mais parfois, cela a été loin d’être suffisant.

Devenir co-gérant d’une librairie en début d’année 2020 peut relever d’un défi un peu fou, au vu du déroulement de la suite de l’année civile. C’est pourtant ce qu’ont fait les deux frères Demante en devenant gérants à temps plein d’une des librairies de l’hyper centre de Montpellier. Et pourtant, en ce début du mois de décembre, la librairie ne désemplit pas. La clientèle est là et bien là.

Interview de Romain Demante, co-gérant « le Grain des Mots », libraire à Montpellier :

Un long chemin de croix

On a beau être ouvert depuis des dizaines d’années ou avoir ouvert en début d’année, l’année 2020 a ressemblé pour bon nombre de petits patrons à un long chemin de croix. Tous n’ont pas bénéficié des aides annoncées par voie de presse par un gouvernement qui semble parfois bien loin des préoccupations quotidiennes des gérants de boutiques héraultaises. Les coiffeurs, eux, n’ont pas été épargnés. Et même si, les fêtes de fin d’année approchant, ils sont tous pris d’assaut, l’année 2020 n’a vraiment pas été simple à assumer.

Interview de Pascal Antonio, Directeur R Cut Coiffure Montpellier :

Beaucoup ne pourront probablement jamais réouvrir leurs portes

Connus dans le monde entier, et indispensables à la vie économique en France, les bars-restaurants vivent une année tristement rocambolesque. Travailler en restauration en 2020 aura davantage relevé d’un challenge de sportif de haut niveau que d’un métier prenant certes, mais finalement simplement humain. Entre fermetures, réouvertures, distanciation sanitaire, imposées par le gouvernement à respecter dans les brasseries… Rien ne leur aura été épargné. C’est probablement dans ce domaine-là que beaucoup ne pourront probablement jamais rouvrir leurs portes, au grand dam de leurs gérants. Ce n’est pas le cas du Café Marceau, et de son gérant Aurélien Péralta. Mais de mémoire d’entrepreneur, il n’a pas souvenir d’avoir vécu pareille année. C’est presque à en devenir fou. Il a tenu bon.

Interview d’Aurélien Péralta, Directeur du Café Marceau à Montpellier :

Mais, le malheur ne touche pas que les commerçants indépendants. Certains magasins sont implantés depuis de nombreuses années dans l’ex-capitale régionale. Ils sont souvent plutôt haut de gamme comme Eden Park, Weill, Zadig et Voltaire… pour n’évoquer que ceux dans le monde du vêtement. Seul à avoir accepté de répondre, sans craindre des remarques désagréables de sa direction nationale à Paris, à l’inverse de Hermès, Stéphane Barcouzareau, manager de la boutique « Hugo Boss » à Montpellier fait le bilan, où lui et son équipe auront peu ou prou tout connu : fermeture, Covid, destruction de vitrines par les Gilets Jaunes, réouverture, re-fermeture… Et malgré tout, il garde le sourire !

Interview de Stéphane Barcouzareau, manager de la boutique « Hugo Boss » à Montpellier :

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