[VIDEO] Hérault. Le Département a déjà fait face aux premières urgences de la crise du coronavirus. Avec 15,5 M€ engagés, Kléber Mesquida a eu pour objectif prioritaire de protéger les Héraultais, les plus vulnérables. Le 25 mai, le conseil départemental a présenté son Plan de soutien, et de relance de l’économie héraultaise.
Un plan d’une ampleur sans précédent avec 17 grandes actions, 55 mesures planifiées, et 81M€ de crédits départementaux mobilisés. Des mesures fortes présentées lundi 25 mai 2020, qui veulent impulser la reprise économique dans l’Hérault. Pour le président du département : « il convient de ne laisser personne au bord du chemin […] un seul mot d’ordre, soyons solidaires ! Ensemble on est plus fort. » L’idée : fédérer toutes les forces vives du territoire, et vivre l’Hérault à 100%.
Trois axes principaux : la santé, la solidarité aux Héraultais, et aux acteurs économiques.
Protection, prévention, soutenir le pouvoir d’achat et les filières économiques, relancer les investissements, encourager la consommation locale tout en poursuivant les projets sur les enjeux climatiques et écologiques. Le Département de l’Hérault dans cette crise, veut soutenir toutes les filières économiques majeures du département : agriculture, viticulture, tourisme, pêche, conchyliculture, horticulture, maraîchage, et le service à la personne.
Interview avec Kléber Mesquida, président du département de l’Hérault :
Cette pandémie aura démontré les grandes fragilités de la mondialisation libérale, quels sont les grands enseignements au niveau du département, de cette crise sanitaire devenue maintenant, crise économique ?
« Un des enseignements de cette crise nous rappelle combien l’indépendance est dans notre capacité à prévoir. Sur le plan financier, il nous faut nous doter d’une vision pour l’avenir et l’anticiper en conscience. Nous définirons ce qui doit être prioritaire, ce qui est indispensable, ce qui peut être reporté, » expliquait Kleber Mesquida lors de cette session du 25 mai 2020.
100M€, un effort possible grâce à la gestion saine du Département
Pour financer le plan de relance du département, le Président du Département a annoncé la levée d’un emprunt de 100M€, lors du budget supplémentaire. Un effort possible grâce à la gestion saine du Département et à son faible endettement. Mais comme pour l’ensemble des Départements français, la trajectoire des finances du Département de l’Hérault est préoccupante. Les dépenses exceptionnelles et incontournables en raison de la crise atteignent 47M€. La forte baisse des recettes, notamment des droits de mutation à titre onéreux DMTO, en clair : la baisse des taxes sur les transactions immobilières représenterait une somme évaluée entre 60 et 90M€.
Kléber Mesquida a alerté le Président de la République et le Premier ministre dans une démarche commune avec d’autres Présidents de Département pour que l’État adopte un plan de soutien aux collectivités locales. Le Département représente à lui seul 70% de l’investissement public, il doit avoir les moyens de poursuivre ses investissements, pour être le fer de lance de la reprise de l’activité économique, notamment dans le BTP.
Plan de soutien, et de relance de l’économie héraultaise
Département : l’atout santé face au génome SARSCoV2
Le département avait anticipé une pénurie de masques, aujourd’hui c’est 4,7 millions de masques qui ont été achetés pour les Héraultais. 10.000 litres de solution hydroalcoolique distribuées, et à noter : un gel conçu avec l’aide de la fédération des distilleurs et le SDIS de l’Hérault (Service Départemental d’Incendie et de Secours). Question dépistage : pour la réalisation des tests, le laboratoire départemental vétérinaire est mis à disposition des autorités sanitaires. Un laboratoire en compétence qui serait capable de réaliser environ 500 tests par semaine, soit 2000 par mois.
Solidarité, un département de la fraternité
Les services d’aides ont été renforcés pendant le confinement, avec la création de huit Brigades d’Urgences Sociales. C’est plus de 700 agents mobilisés. Les prestations sociales aux familles en difficulté ont elles aussi été renforcées. Les versements sont garantis et élargis : RSA, personnes âgées ou handicapées. Et les procédures facilitées concernant les aides au logement, avec une hausse des demandes estimée à plus 20% ces trois derniers mois. Il sera possible de compter aussi sur une aide à la restauration scolaire dans 142 établissements publics ou privés sous contrat avec le département de l’Hérault. Côté, protection maternelle et infantile au service des parents, le département assure avec 20 sites de consultations PMI, la fourniture de masques et de gel, l’achat de stocks de lait maternisé, et l’assistance téléphonique auprès des assistantes maternelles, et des crèches.
Des violences intrafamiliales à la protection de l’enfance, aux missions d’accueil d’urgence, pour des enfants confiés par la Justice ou en situation d’isolement, le département renforce sa présence éducative et médicale. L’accès gratuit à la culture et aux ressources éducatives et sportives est proposé, comme un soutien de 60.000€ est attribué aux associations humanitaires et caritatives, en plus des subventions annuelles, en cette période particulière de crise.
Solidarité avec les acteurs économiques : sauvegarder l’emploi et renforcer la transition écologique
Le département se veut un investisseur puissant. Avant la crise l’Hérault pouvait se prévaloir de plus de 14.000 créations d’entreprises par an. Le département entend donc rester présent aux côtés des principales filières économiques.
Tourisme : 1,4 M€
Fonds L’OCCAL : ce fonds s’adresse au secteur du tourisme social et solidaire et concerne des micro-entreprises, TPE, PME, communes, et EPCI ainsi que les associations du tourisme social et solidaire.
Le Département participera au fonds L’OCCAL créé par la Région Occitanie, pour un montant total de 1,2 M€ pour 2020. Il s’agit d’aider au redémarrage de l’activité soit par des aides à la trésorerie, avances remboursables notamment (loyers, ressources humaines spécifiques, besoins en fonds de roulement…) soit par des subventions pour la mise en œuvre des aménagements d’urgence nécessaires au redémarrage de l’activité. Aussi un soutien exceptionnel d’Hérault Tourisme pour relancer la filière sur le territoire a pour objectif de conquérir les clientèles nationales et de proximité. Hérault Tourisme a réactualisé son plan de communication marketing annuel en travaillant sur un dispositif e-marketing adapté. Il s’agit d’apporter «un moment d’évasion » via de beaux visuels et vidéos, de créer du lien via des éléments culturels, traditionnels, et gastronomiques. Ce travail se poursuivra en 2021 de façon cohérente, en lien avec les Offices de tourisme et le Comité Régional du Tourisme. Le budget d’Hérault Tourisme sera augmenté de 200.000 €.
Pêche : 500.000 €
C’est une aide exceptionnelle aux métiers pêcheurs. Trois mesures à hauteur de 50 % des aides versées aux pêcheurs héraultais pour les mois de mars, avril et mai 2020. Cette aide permettra à l’ensemble des professionnels les plus touchés par la crise sanitaire (fermeture de la plupart des circuits habituels de commercialisation, difficultés importantes pour accéder aux mesures nationales) d’accéder à l’aide d’urgence nécessaire pour permettre de passer la crise et préserver leur métier et les emplois. Le montant de la participation du Département de l’Hérault a été évalué à 330.000 €.
Autre angle d’attaque, l’exonération de redevances pour les professionnels de la pêche. Le Département a voté le 24 avril 2020 l’exonération de 50 % de la taxe criée prélevée par La Criée aux Poissons des Pays d’Agde.
Également a été votée le 24 avril 2020 l’exonération exceptionnelle de la redevance 2020 perçue dans le cadre de la délégation de service public du port de pêche du Grau d’Agde afin de compenser une partie des charges fixes (mobilisation du personnel et fonctionnement des équipements) qui ont été engagées pour maintenir l’activité de la criée malgré la baisse des ventes (-57 % en quantité et -49 % en valeur pour mars 2020 par rapport à 2019).
Conchyliculture : 1 M€
Les conchyliculteurs situés sur les ports départementaux (Barrou à Sète, Mourre Blanc à Mèze, Mazets à Marseillan, Chichoulet à Vendres) également très touchés par la crise du COVID 19 seront exonérés des redevances portuaires. Une compensation sera versée aux gestionnaires des ports afin de compenser le non-appel de ces redevances.
Autre mise en place, le département va participer au « Dispositif d’aide aux entreprises conchylicoles pour le réensemencement du cheptel » pour les entreprises et exploitants conchylicoles producteurs de l’Hérault, impactés par la crise sanitaire. Les conditions et modalités d’octroi de cette aide sont en cours de finalisation entre les différents partenaires : Europe État, Région, Département, EPCI.
Viticulture : 2,25 M€
Un Plan de soutien à la filière viticole est en préparation au niveau régional, il viendra consolider les dernières mesures nationales d’exonération de charges et de distillation. Ce plan régional, établi en première instance à 21 M€, devrait appeler la contribution de la profession et des collectivités territoriales. Les mesures sont en cours d’élaboration avec la profession, sous forme d’aide aux entreprises viticoles, caves coopératives et caves particulières. Et le département maintiendra l’allocation RSA aux travailleurs non-salariés agricoles qui pourraient participer aux travaux de vendange. Le coût de cette mesure est estimé à 250.000 €.
Horticulture : 300 000 €
Le but, accompagner les entreprises horticoles dans la remise en cultures des pépinières, sous forme d’achat de terreau et de pots, sur la base d’un taux d’aide de 30 % afin de répondre aux besoins de ces entreprises, évalués à 1 M€.
Maraîchage et arboriculture : 300 000 €
Le département fera sa contribution au fonds de solidarité État et Région sur une base de 1/3 des 600 entreprises maraichères éligibles
Élevage et manadiers : 150 000 €
La filière élevage a été fortement impactée par le confinement lié à la pandémie. En bref, mévente de l’agneau de printemps, une production de lait difficile à valoriser sur la filière Fromage, l’arrêt des manifestations festives de printemps, cela suppose une aide globale de 150 000 €, à individualiser sur des dispositifs en cours d’élaboration.
À venir, un bilan financier plus complet et détaillé sur les impacts de la crise, mais les mesures font déjà état d’une forte mobilisation des crédits départementaux qui se répartissent ainsi : dépenses réalisées : 15,5 M€, dépenses à engager : 65,5 M€, soit un total de 81 M€