Mr le Président,
Dans un contexte de crise sanitaire extrêmement grave que traverse le monde entier et notamment notre pays, il est indiscutable que des mesures visant à la santé des citoyens et des salarié.e.s soient prises urgemment.
Depuis plusieurs jours, nous sommes alertés par des salarié.es du secteur du maintien et de l’aide à domicile sur l’absence de matériel et de protection leur permettant d’assurer leur mission dans des conditions de sécurité optimales tant pour elles que pour les personnes dont elles s’occupent.
Par la présente, nous tenons à vous interpeller en tant que financeur principal des dispositifs d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie dans le cadre des responsabilités qui vous incombent.
Nous continuons à recevoir des appels de représentants de personnels ou de salariés, inquiets, à juste titre, compte tenu de la teneur des annonces du président de la république et de son gouvernement.
Notre pays traverse une crise sanitaire sans précédent qui nécessite une prise en compte à la hauteur de cette dernière. Pourtant au travers des multiples messages d’alerte qui nous sont adressés nous ne pouvons que déplorer l’insuffisance des moyens et des mesures prises pour assurer la santé et la sécurité tant des salariés que des personnes.
Si certaines tâches non indispensables, comme parfois le ménage, ont pu être supprimées, il reste néanmoins que dans bien des situations, les salariés doivent se rendre au domicile de personnes pour assurer l’accompagnement dans les gestes de la vie quotidienne imposant une proximité avec ces personnes.
Elles n’ont trop souvent ni blouse, ni gants, ni gel, ni masques. Le matériel à leur disposition étant en effet insuffisant, temporaire ou parfois inexistant.
Là où les salariés sont organisés, les représentants du personnel ont pu interpeller leur direction sans pour autant que des solutions efficaces ne soient apportées. Les quelques dispositions prises jusqu’ici ne suffisent pas et restent aléatoires.
Dans le secteur du particulier employeur, nous avons les plus vives inquiétudes alors que cette activité est la plus lucrative mais en même temps celle où les salarié.es sont le plus isolé.es.
Nous déplorons le non-respect des obligations de l’employeur devant assurer la santé et la sécurité des salariés ne sont pas respectées. Ces derniers se réfugient en permanence derrière le manque de moyens qui leur sont alloués.
Pire encore, les directions vont même jusqu’à menacer de licenciement les salarié.es qui utilisent leur droit de retrait face à ce sentiment d’insécurité et d’abandon. Sans réponse ni des employeurs, ni des pouvoirs publics, l’inquiétude est grandissante. Les salariés tentent de trouver des solutions individuelles qui ont leur légitimité.
Pour la CGT, la continuité du service auprès des personnes doit être assurée tout en garantissant aux salariés leur droit à se protéger.
Nous déplorons que ce secteur pourtant plébiscité par les pouvoirs publics et qui tend à se développer se trouve totalement abandonné alors que les salariés sont en permanence au contact de publics extrêmement fragiles et vont et viennent à leur domicile.
Des dispositions immédiates doivent être prises et nous vous demandons de les prendre : « Des mesures de prévention pour freiner la propagation de ce virus, mais aussi des dispositions pour assurer l’information des salariés. »
Dans cette période de confinement, les salariés du secteur du maintien et d’aide à domicile sont parfois les seuls à être en contact direct avec les personnes âgées coupées de leur famille, qui ont besoin d’être rassurées.
Cela passe par un accompagnement et un soutien pour toutes celles et ceux qui exercent ces missions hautement délicates dans la période.
Monsieur le Président, nous attendons des réponses claires et espérons que ces alertes qui relèvent d’une priorité de santé publique face à cette crise sanitaire soient prises en compte.
Cordialement
Le bureau de l’Union
Départementale CGT 30