Un Gilet Jaune à Montpellier, lors de l'Acte VIII, le 5 janvier 2019

Depuis le 5 décembre, une campagne contre « la répression » a été lancée par le collectif « STOP ARMES MUTILANTES ». Objectif : Interdire les armes policières « mutilantes ». 

Alors que la France est bousculée par le mouvement des Gilets Jaunes et les grèves de décembre contre la réforme des retraites, les tensions entre manifestants et forces de l’ordre sont, plus que jamais, palpables.

Le dernier conflit social ayant entraîné un certain nombre de mutilations, de nombreux collectifs citoyens et mouvements politiques ont décidé de lancer une campagne pour convaincre l’opinion : « Stop Armes Mutilantes », une campagne pour dénoncer les armes utilisées par les forces de l’ordre et interdire les LBD (Lanceur de Balles de Défenses), les grenades assourdissantes et les grenades à main de désencerclement.

Pour illustrer ses propos, le collectif a décidé de comparer les différentes techniques de maintien de l’ordre à travers l’Europe. À ce jour, l’hexagone utilise 17 armes, dont 5 armes sublétales et 4 armes létales contrairement au Royaume-Uni qui se sert uniquement des bâtons de défense.

Parmi ces nombreux collectifs, associations, organisations syndicales et politiques, on retrouve notamment, Greenpeace Montpellier, La Carmagnole, Assemblée des Blessées, le CNT 34 ESS, la CGT des Territoriaux du Bassin de Thau, Sud Conseil Régional Occitanie, l’EELV Languedoc Roussillon, Ensemble ! 34, NPA 34.

Conséquences physiques et psychologiques

Ces armes sublétales ne sont pas censées tuer, néanmoins, de nombreux dégâts physiques et psychologiques ont déjà été recensés. Selon le bilan du journaliste David Dufresne à la suite au mouvement des Gilets Jaunes, 24 manifestants auraient perdu un oeil entre novembre 2018 et juin 2019. Il y aurait aussi 315 blessures à la tête, 18 à la main (dont certaines ont été arrachées), 28 au dos, 75 aux membres supérieurs, 131 aux membres inférieurs et 4 aux parties génitales.

Ces chiffres alarmants ont poussé les militants de « Stop Aux Armes Mutilantes » à agir contre « la répression et le gouvernement« . Répression qui aurait installé un sentiment d’impunité parmi les forces de l’ordre. Malgré les avertissements et mobilisations, l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) continuerait, selon le collectif, à classer sans suite la totalité des affaires sur ce sujet.

« Je fais 1m92, et pourtant, j’ai la boule au ventre quand je vois la police« 

Le collectif avait aussi invité la presse à entendre le témoignage de ceux qui se disent victimes de violences policières.

À l’image de ce manifestant qui s’est pris une balle LBD près de l’oeil : « Je fais 1m92, et pourtant, j’ai la boule au ventre quand je vois la police« . Avec ses 9 points de suture, il insiste : « Ils ont continué à tirer malgré la présence des secouristes, les blessés ne sont pas des violents, des casseurs, mais des citoyens comme vous et moi. Ils veulent qu’on se taise pour ne pas dénoncer la violence policière. » Une autre manifestante des Gilets Jaunes raconte également l’impact psychologique qu’elle endure depuis la balle qu’elle s’est prise en plein front. « J’ai eu un trou de 7 cm et 10 points de suture. Depuis un an, ma vie a changé » affirme-t-elle. « Beaucoup de blessés pensent au suicide, car, rien ne change et car nous sommes seuls. »

Manifestants VS Forces de l’ordre ? 

À qui donner raison ? Les Gilets Jaunes qui se mobilisent pour leur cause ou bien les policiers ne font qu’obéir aux ordres ? Les reporters du média « La Mule Du Pape », associés à la campagne « Stop Armes Mutilantes », témoignent. Bien que simples observateurs, ils se sentent indéniablement visés par les forces de l’ordre.

Selon eux, l’usage de cet armement ne se limite pas aux émeutiers violents, « ultras jaunes » ou « blacks blocs », mais toucherait aussi les manifestants pacifistes, simples observateurs, passants, ou touristes.

La première action de la campagne a commencé le 5 décembre dernier, à l’occasion de la manifestation contre la réforme des retraites. Elle continuera le 12 janvier par une marche  collective avec tous les blessés. Un site internet a également été mis en ligne pour relayer la campagne auprès du public. 150 personnes ont déjà signé la tribune sur cette plateforme.

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