Une conférence de presse qui présentait un travail précis, nourri de mises en garde, et de propositions. Bref, le groupe municipal « la Gauche pour Montpellier » fait le job. Avec Michael Delafosse, Jean-Pierre Moure, Julie Frêche, et Hervé Martin : quatre élus de l’opposition, quatre voix pour un travail de fond sur des thèmes essentiels : école, transport, enjeux d’urbanisme, et sécurité.
Vers une volonté de rapports apaisés
Lundi 24 septembre, Michael Delafosse note un premier constat : « force est de constater que l’on a davantage un maire tourné sur son image, et nous nous sommes résolument tournés vers les Montpelliérains. » Efficace pour comprendre d’entrée de jeu où se place son intervention : valoriser les atouts d’une ville pour ses habitants. Mais le président du Groupe « La Gauche pour Montpellier » déplore un climat d’agitation qui freine l’action et regrette d’avoir : « un maire qui cultive les conflits, les polémiques…» Julie Frêche confirmera, en confiant que « nous ne pouvons que regretter le climat délétère qui existe dans les deux assemblées dans lesquelles nous siégeons. » Pour Michael Delafosse : « À force de se perdre en polémiques […] on ne s’occupe pas de l’essentiel, on ne s’occupe pas de ce qui est structurant, on n’anticipe pas, » et il conclut en citant Mendès France : « gouverner, c’est choisir. » Des conditions de travail que le conseiller municipal de Montpellier tient à préciser, tout en souhaitant vivement trouver des solutions pour des rapports apaisés, pour le bien de la ville et du territoire.
Transports : que s’est-il passé ?
La gare est là. Oui, mais pas le tramway. Historique : Jean-Pierre Moure, compétence oblige, l’homme possède une connaissance des dossiers et une expertise solide. Explications : en janvier 2013, il organise l’infrastructure nécessaire pour assurer la desserte en tramway de la future gare Sud de France. Dossier déposé, sommes allouées par l’état dans le fonds d’aide à la mobilité en décembre 2014, pour financer l’équipement qui doit entourer la dite gare. Équipement qui aujourd’hui n’existe pas. Question : « que s’est-il passé ? » Michael Delafosse souhaite que les travaux commencent au plus vite, les subventions sont sur les comptes depuis 2014, et le président de la métropole a autorité sur le réseau de la TAM.
Pour le groupe « La Gauche pour Montpellier, » les usagers doivent pouvoir vivre dans une ville fonctionnelle. À leurs yeux Montpellier ne l’est pas, et ils dénoncent un manque d’anticipation. Pour eux, il est urgent de desservir avec des bus et de façon conséquente pour les voyageurs : les lignes 1 et 3, ainsi que la gare Saint-Roch. Ensuite, il faudra rapidement entamer les travaux de raccordement à la gare de la Mogère, et enfin repenser les liaisons aéroport, gares, et Parc expo. Michael Delafosse interroge : « tout avait été prévu, pourquoi ça n’a pas été mis en place ? » Jean-Pierre Moure insistera aussi sur la ligne 5 : « chaque jour, ce sont des milliers de personnes, de l’ouest à l’est qui auraient l’utilité de cette ligne 5. » Tous deux défendent la nécessité d’un calendrier précis qui garantirait une bonne communication. Idem pour le contournement Ouest de Montpellier qui stagne depuis 4 ans, d’autant qu’il permettrait un déblocage et une fluidité de la circulation. Moins de bouchons : c’est un impact moins violent sur l’environnement. Quant au secteur Est qui est saturé, notamment sur le quartier Eurêka, Jean-Pierre Moure se méfie des BHNS (Bus à Haut Niveau de Service). Pour faire simple : beaucoup de bus. Pour lui, si ces bus sont intégrés à la circulation, c’est l’engorgement. Et si on leur consacre une voie dédiée, « alors, pourquoi pas le tramway ? » Une 6e ligne dira-t-il, comme cela avait été prévu à l’époque de Georges Frêche. Autre nécessité pour ce conseiller municipal de la ville de Montpellier, l’A709 : l’aménagement des échangeurs, et des bretelles de respiration au sud de Montpellier deviendront vite indispensables. Concernant l’absence de soutien à l’aéroport, « il est important que la métropole et la ville rentrent directement au capital à l’appui de la Région pour aider l’ensemble des partenaires qui sont sur cette entité économique, et la mettre comme un fleuron en tête du développement de Montpellier… » a aussi expliqué et proposé Jean-Pierre Moure.
École, l’ambition de la réussite
L’idéal, c’est de prendre le temps de la concertation. C’est vrai. Mais la semaine des 4 jours a été mise en place sans concertation et sans évaluation. Selon Hervé Martin : « il y avait là l’occasion de lancer intelligemment un vaste débat, et de pratiquer une démocratie participative… » Il constate aujourd’hui que cela a créé un déséquilibre au sein des familles. Le groupe d’opposition propose d’engager « un plan mercredi ambitieux. » Un plan basé sur des accompagnements de soutien, et des activités multiples tant sur le plan culturel que sportif : « produire de l’intelligence avec nos enfants » et « venir en aide aux familles. » Hervé Martin complète en affirmant qu’il faut absolument « des activités qui soient de vrais soutiens, pour les enfants chez qui l’on provoque cette difficulté supplémentaire, en leur supprimant une matinée de classe, alors que l’on sait très bien que c’est le matin, que les apprentissages sont le plus efficace. »
Urbanisme vers un projet de création architectural
En dénonçant un problème de mitage urbain, Michael Delafosse parle même « d’une forme de prédation, » il montre du doigt une urbanisation à la parcelle qui déstabilise le cadre de vie des quartiers, et de leurs habitants. Sa recommandation : une approche d’ensemble afin d’éviter ce phénomène de mitage, avec des immeubles collectifs, dans des zones où aucun équipement adapté à cette multiplication de la population n’a été pensé. Pour Michael Delafosse : « L’Urbanisme à Montpellier a toujours été une écriture de références novatrices » et avec le concept d’une ville durable, il invite le maire à réfléchir à nouveau dans le sens des projets de Paola Vigano et Bernardo Secchi. Autre point de crispation, les Chantiers ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) qui semblent à l’arrêt, et qui ont pris du retard ou qui font l’objet de polémiques dans les quartiers populaires, il faudrait les engager en concertation avec les habitants. Côté projets, l’opposition parle de l’écusson, coeur historique, vitrine touristique et qualité de vie pour les habitants. Il faut faire progresser la propreté, la voirie, la rénovation du patrimoine. « Avec 800 ans d’enseignement de la médecine, il y a là une ambition à avoir » dira Michael Delafosse, et son groupe d’opposition municipale propose une démarche de classement auprès de l’UNESCO .
Sécurité, « ni alarmant ni angélique » et sans couper les arbres
Enfin sur le dossier de la sécurité Michael Delafosse ne se veut « ni alarmant ni angélique » et ne souhaite pas couper d’arbres sur l’esplanade. Pour lui, la mise en place de la PSQ (police de sécurité du quotidien) est une très bonne nouvelle. À Montpellier, Michael Delafosse lance l’idée qu’une police des transports serait adaptée : « il est insupportable quand nous entendons des Montpelliérains dire, nous on ne prend pas le tramway parce qu’on s’y sent pas en sécurité. » En souhaitant mobiliser une expertise pour apaiser les transports publics, l’opposition envisage aussi la solution d’une présence humaine pour garantir paix et civilité dans la ville. Cela en appui de la police municipale, avec des effectifs de la mairie. Plus de présence sur l’espace public avec « une mission de tranquillité publique ». Autres axes de développement : solliciter l’état pour que le commissariat de police de la Comédie puisse être ouvert en nocturne, et travailler à une coordination entre la police municipale et la police nationale. « Plus nous serons organisés pour déployer une présence humaine, plus nous serons efficaces », conclura Michael Delafosse.