Le 1er janvier 2018, la réforme de la décentralisation et dépénalisation du stationnement sur voirie issue de la loi MAPTAM (loi de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles) a permis à la Ville de Montpellier de changer les règles relatives au stationnement sur la voirie.
Vocabulaire nouveau pour une note plutôt salée.
Le PV devient le forfait post-stationnement.
Depuis le 1er janvier, le défaut ou l’insuffisance de paiement du stationnement sur voirie ne fait plus l’objet d’une amende pénale de 17€. Elle est remplacée par un « forfait post stationnement ». L’usager ne s’acquitte plus d’un droit de stationnement, mais d’une redevance d’utilisation du domaine public, compétence relevant dans notre cas du conseil municipal de la Ville de Montpellier.
- En zone verte, la zone dite de « longue durée », le forfait post stationnement est de 10€, si le règlement de l’usager est fait sous 4 jours. Au-delà, il est de 17€.
- En zones jaune et orange, le forfait post-stationnement est de 17€, si le règlement de l’usager intervient sous 4 jours. Au-delà, il est de 33€.
Ces modifications sont accompagnées d’une évolution des zonages :
- Trois secteurs proches du centre-ville voient leur zonage passer du vert à l’orange: Cité Mion, Arceaux – Figuerolles et Les Aubes – Pompignane.
- Quatre secteurs sont devenus payants : Les Grisettes, Port Marianne et Celleneuve seront désormais classés en zone de stationnement orange, tandis que Cité Astruc – Clémentville et Beausoleil seront classés en zone de stationnement verte.

Cette évolution entraîne pour certains habitants, le paiement nouveau d’un tarif annuel de 150€ ou mensuel de 15 € pour pouvoir stationner dans leurs zones d’habitation.
Enfin, une entreprise délégataire de service public, la TAM (Transports de l’agglomération de Montpellier) est à présent chargée de gérer le stationnement payant sur voirie, et ce jusqu’au 31 décembre 2024.
La mise en œuvre de l’ensemble de ces changements est étalée jusqu’au 15 mars 2018.
En attendant le printemps, le PV nouveau ou le « forfait post-stationnement » est en mode aléatoire, loterie ou roulette russe.
Dans les quartiers l’ambiance est à l’incertitude. Payer ou ne pas payer son stationnement, telle est la question. Faut-il se laisser racketter par ce nouvel impôt digne du shérif de Nottingham ? Mais qui est donc le shérif de Montpellier, qui a mis en place cette surcharge financière pour les habitants et les automobilistes ? Comment ont été déterminés les tarifs ? Ça forfaitise, ça ne forfaitise pas ? Ça verbalise, ça ne verbalise pas, suspense ?
Une révolte conjointe, usagers et agents, est-elle possible ? Arrachage des couleurs ! De l’orange déchiré, pour laisser la zone verte reprendre son droit. Geste dérisoire, mais symbolique d’automobilistes découragés, écrasés par la TAM, cette Société Anonyme d’Économie Mixte (SAEM) au capital de 4 286 000 €. Avec en 2016, un chiffre d’affaires de 64 millions d’euros et un résultat net de 1 201 400 €. Technologie et gadget, simplification de l’acte d’achat, l’usager va pouvoir l’enrichir, à coup de smartphone grâce aux 14 400 places que propose la ville.
Pour couronner le tout, le personnel est baladé entre la municipalité et cette SAEM, Transports de l’agglomération de Montpellier dite TAM entre un recrutement prévisible d’agents non qualifiés, une augmentation du temps de travail et des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) en sous-effectifs, au bord d’une nouvelle grève. Montpellier, en zone orange à 33€ les 5 heures, espérons – au moins – qu’ils seront augmentés.
Quand les pauvres verbalisent les pauvres, c’est peut-être le signe que « l’affirmation » d’une métropole avec la loi MAPTAM peut virer au cauchemar et à l’abus. Et que le terme de « modernisation » n’est qu’un verbiage aussi dangereux que « forfait post-stationnement » pour remplacer PV.