Église Saint-Roch de Montpellier
Église Saint-Roch de Montpellier. (© Charles Dos Santos)

Il aura fallu 26 ans pour qu’enfin, la laïcité reprenne sa place à Montpellier.

En effet, cette année, les fêtes de saint Roch ont pu se tenir tout en respectant la loi de 1905 :

  • L’association qui en porte le nom a établi un programme dans lequel il n’y a aucune mention des messes et des processions, se contentant de proposer des déambulations et des concerts ; les 7000 euros d’argent public n’ont donc pas été destinéS, à notre connaissance, à inviter la population aux offices religieux aux côtés de la mairie et du diocèse contrairement aux autres années,

  • De son côté, l’Eglise catholique a fait son propre programme, cultuel, mais indépendant, et, on peut le supposer, sans le moindre argent public,

  • La Mairie n’a de son côté apposé son logo sur aucune invitation ; à notre connaissance, le Maire en tant que tel ne s’est pas rendu à la messe en l’honneur de saint Roch ; la Mairie n’a même pas annoncé sur son site l’édition 2021.

Ainsi, ce qui relève du religieux a été organisé de manière privée par les institutions religieuses ; et ce qui relève du folklore local, sans connotation religieuse directe l’a été par l’association percevant les fonds publics. La Mairie s’est tenue à l’écart du religieux. Nous sommes ici dans le cadre de la séparation, et non plus de la confusion.

Depuis 2015, le groupe des universités réclame un retour à une telle séparation. Nous avons obtenu gain de cause, nous pouvons donc nous satisfaire du résultat.

Nous prenons acte du choix du maire, tout en sachant qu’il ne l’a fait que sous la pression que la Libre Pensée a exercée durant des années.

Cette victoire est à mettre également sur le compte des centaines de militants démocrates et syndicalistes qui ont réclamé avec nous une telle séparation.

A l’inverse, c’est une défaite cuisante pour l’ancien Maire Philippe Saurel, qui nous avait juré, sur le parvis de l’Eglise, en écharpe et entouré d’ecclésiastiques, discours conquérant, qu’on devrait lui passer sur le corps etc. Depuis, la Jeanne d’Arc de Montpellier a dû revoir ses ambitions historiques à la baisse et personne ne s’en plaint.

La patience a payé. Il n’y a plus de culte officiel à Montpellier, du moins il n’y en a pas eu cette année.

Bien entendu, certains pourront estimer que les 7000 euros, une somme non négligeable, vont tout de même à une association qui promeut un culte de manière indirecte, adossé aux offices. Certes, mais en dissociation ou en tentant de dissocier l’aspect religieux et l’aspect « approche historique », la rupture est nette avec tout ce que nous avons connu jusque-là.

La Libre Pensée sera donc vigilante pour que cette séparation se maintienne dans le temps. Nous savons que ce qui est chassé par la porte peut rentrer par la fenêtre rapidement.

Elle continuera son combat pour que la laïcité retrouve ses lettres de noblesse. Encore un effort Monsieur le Maire : retirez la charte de la laïcité imposée aux associations et aux syndicats et nous serons pleinement satisfaits !

Libre Pensée
Groupe des universités et citoyens de Montpellier

Partager l'article :