Candidat déclaré aux municipales à Montpellier, depuis le 9 mai 2019 Alex Larue qui a su rassembler Les Républicians et l’UDI, prépare sa liste avec des “surprises” annoncées, autant que des propositions qui veulent voir la ville « devenir une capitale importante du sud de l’Europe. »
Au soir du 22 mars 2020, si les Montpelliérains qui se seront rendus aux urnes le choisissent comme maire, Alex Larue l’affirme, il sera aussi président de la métropole : « il faut que le maire de Montpellier soit le président de la Métropole. Ce n’est pas une question d’orgueil, c’est une question d’efficience. »
Authenticité, et aucune allégeance avec le monde des promoteurs
Histoire d’amour assumée, le candidat LR UDI l’avait présentée ainsi : « cette candidature est d’abord une déclaration d’amour à Montpellier. » Alors en proposant une relation sur l’affect, avec un pacte de confiance, l’authenticité devient de fait un élément central de sa politique. Alex Larue annonce vouloir geler les futures constructions pour se concentrer sur un coeur de ville, et une ville déjà bâtie : « il faut reconstruire la ville sur la ville, » dit-il en citant ce slogan qu’avait eu Philippe Saurel en 2014, « je veux m’inscrire dans cette lignée-là, mais surtout je veux le faire […] il faut arrêter de construire des boites à chaussures en périphérie. » Il fait ainsi remarquer qu’aucune allégeance ne le lie au monde des promoteurs. Plus précis : « j’ai mes idées, et mon programme. Ce n’est pas parce que je suis de droite que je dois baiser la main des gens qui ne sont pas contents. » C’est dit, avec aussi la volonté d’anticiper une gestion “de crise” dans la mise en place dès septembre 2020, d’un Grenelle du secteur de l’immobilier.
Et le potentiel président de la Métropole compte bien dans un cadre légal, retravailler le dossier du Shopping Promenade Ode à la Mer, conduit par la Foncière Frey : « cette zone-là est très importante pour l’écoulement des eaux […] j’avais posé une question au conseil d’agglo, en disant que c’était un suicide par rapport à l’état du centre-ville […] je vois avec plaisir que tout le monde s’empare de ce sujet au dernier moment […] depuis 2015, je l’ai dit, ce n’est pas un bon projet […] on ne va pas revenir sur des décisions qui ont été prises légalement, mais par contre je n’agrandirai pas Ode. Mais mon objectif, c’est de faire comprendre au groupe Frey qu’il se fourvoie, et négocier avec eux pour que ça ne se fasse pas, et faire quelque chose de plus vertueux. »
Une liste plurielle
Si Mohed Altrad en rêve encore, Alex Larue le fait. Avec à ses côtés, Valérie Briot pour l’UDI, et Arnaud Julien pour Les Républicains, le candidat de la droite à Montpellier présentera ses colistiers en janvier dans « une liste plurielle, qui comptera des membres de la société civile, on va rajeunir et régénérer […] avec un renouvellement total des dix premiers.». « Des surprises » en vue, prévient-il dans un large sourire. Une personnalité occupera la place de numéro 2 sur sa liste, teasing : « c’est une personne qui est connue, et qui n’a jamais eu de mandat ».
Coordonner, harmoniser, Alex Larue se projette en « chef d’orchestre », et souhaite rendre cohérent le travail de l’ensemble de son équipe avec « des personnes qui veulent porter un projet, et qui ont des compétences »
Urgence climatique et croissance
Sans travail, être surdouée ne suffit pas, le candidat de la droite souhaite renforcer Montpellier comme une ville créatrice de compétences : « qu’est-ce qui peut nous différencier des autres territoires sur la planète, c’est notre capacité à produire de la matière grise. » Le savoir est un axe de croissance pour Alex Larue, qui reste persuadé que « l’écologie peut porter une vraie croissance. » Plutôt que de parler de décroissance, il veut organiser la résilience écologique, et revenir à l’état d’équilibre, avec « une croissance verte. » Un écosystème peut-il toujours se régénérer après l’impact négatif de l’action humaine ? Pour le candidat, c’est un nouvel impact positif qui doit permettre de trouver une voie réparatrice.
Sur l’urgence climatique déclarée par Philippe Saurel, enfin presque puisqu’il était question le 18 juillet dernier, d’un vœu visant à la déclaration de l’urgence climatique, le point de vue de la tête de liste de la droite est direct : « c’est plutôt une urgence électorale, qu’une urgence climatique. » Pour l’heure son analyse est sévère : « on reste dans l’incantation […] on verra ce qui a été fait. » Et, dans la culture de l’audit, l’avocat d’affaires prévoit un état des lieux sur les annonces de la création du Fonds d’Urgence Climatique, et de l’Assemblée pour le climat.
L’urgence sur la sécurité
Question sécurité pour Alex Larue : « Philippe Saurel a capitulé sur le sujet, parce qu’il considère que la sécurité, c’est du régalien, et que ça ne relève pas de sa compétence […] C’est donc devenu une urgence [ …] La première des libertés c’est la sécurité. » Une évidence pour le candidat, il faut augmenter les effectifs de la police municipale à Montpellier : « il manque 100 policiers ». Un recrutement en phase avec son pacte de confiance, dans lequel il sera inscrit comme engagement de faire « baisser la délinquance de 25 %. » Un conseil municipal par an devra être dédié à la sécurité pour le suivi des mesures : « et pour dire, voilà les résultats, il faut corriger le tir, oui ou non ? » Cette orientation sécuritaire n’est pas faite pour aller chercher des voix dans le camp d’Olaf Rokvam, candidat RN. Alex Larue tient à préciser : « je suis de famille gaulliste […] Je pense que l’autre, d’où qu’il vienne, ce n’est pas un ennemi […] Et cette union des droites qui a été conceptualisée pour faire péter le plafond de verre des présidentielles de Marine Le Pen, moi je n’en suis pas […] vous ne me verrez jamais pour être élu franchir une ligne que je considère pas jaune, mais rouge […] je n’irai pas sur l’union des droites, et ne vous inquiétez pas, je ne ferai pas ça en douce, entre les deux tours.«
Le changement pour les Montpelliérains
La droite avec François Delmas, avocat et maire de Montpellier, avait fait successivement trois mandats de mars 1959 à mars 1977. Alex Larue se laisse lui aussi la possibilité d’un “mariage” dans la durée, avec un pacte de confiance, clé de voûte de sa politique de changement pour les Montpelliérains. Janvier devrait être le mois des grandes annonces du candidat de la droite, pour ces municipales 2020. Même si dans l’agenda judiciaire, le procès Fillon a été programmé entre le 24 février et le 11 mars, « encore un hasard du calendrier », qui ne devrait pas venir polluer une élection locale.
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