C’est au café de La Grande Bourse que nous avons retrouvé Laurent Mespoulet, tête bien connue des marcheurs nîmois.
Le chef d’entreprise a rejoint, très tôt, le mouvement d’Emmanuel Macron, intégrant en 2016, l’équipe de campagne des marcheurs pour LREM. À travers cette aventure, il a vécu la structuration de ce nouveau parti, participant aux campagnes présidentielles, législatives et plus récemment aux Européennes.
Toujours en arrière-plan, ce militant actif entame sa quatrième campagne en moins de deux ans. Aujourd’hui cet homme discret nous livre sa vision sur les municipales à venir. Entretien sans filtre
Laurent Mespoulet, vous êtes membre de La République En Marche. Depuis quelques jours, nous voyons fleurir les candidatures à l’investiture pour les prochaines municipales à Nîmes. Allez-vous être candidat ?
Non pas du tout je suis animateur de comité et je souhaite le rester. Pour moi ce qui compte, c’est que nous puissions garder le cap de La République En Marche sur les deux fondamentaux qui sont importants : le dépassement des clivages et le renouvellement des visages. Et par là même de la vie politique nîmoise, où l’on voit les mêmes têtes depuis vingt ans. Ma volonté personnelle est de créer entre les comités une osmose qui permettra de porter une liste de la REM avec une marcheuse ou un marcheur dans une campagne de premier tour offensive et novatrice.
Le socialiste Nicolas Cadène a demandé il y a quelques jours le soutien de votre mouvement, est-ce une forme d’opportunisme ?
Je ne parlerais pas d’opportunisme, je parlerais de gens qui sont déjà engagés politiquement, Nicolas Cadène, Olivier Jalaguier et Yvan Lachaud font partie de ces hommes-là. Si la république en marche peut fédérer toutes ces énergies-là, tant mieux, c’est qu’ils veulent jouer avec nous. Aujourd’hui LREM a une position centrale à Nîmes et ailleurs concernant les élections municipales.
Néanmoins, avec cette multiplication des candidatures, Olivier Jalaguier, David Tebib et Souheil Abdo, est-il pensable qu’il y ait plusieurs listes de LREM ?
Non, il n’y aura pas plusieurs listes de La République en Marche ; aujourd’hui la commission d’investiture travaille pour désigner la tête de liste. Il n’y aura qu’une liste LREM labélisée, d’ailleurs je crois que c’est le souhait du référent départemental et des députés qui lors de leur dernier conseil politique ont validé le fait qu’ils souhaitaient la mise en place d’une liste de LREM à Nîmes.
Comment se dérouleront les investitures ?
Le mouvement est un jeune mouvement, il y a une verticalité un peu plus importante pour que les gens qui ont candidaté et que vous avez cités, leurs dossiers sont étudiés, leurs projets et leur vision politique soient étudiés aussi. De là sortira le meilleur candidat. Il n’empêche que trois comités parmi les cinq Nîmois se sont positionnés sur la candidature de David Tébib, parce qu’aujourd’hui il semble incarner les valeurs que nous souhaitons porter, c’est en outre une personne qui sait manager et qui a une valeur d’écoute. C’est notre candidat naturel.
Vous avez des partenaires d’Agir ou du Modem, comment allez-vous les intégrer à la future liste ?
Aujourd’hui on ne parle pas encore de liste. Nous avons des partenaires, une fois l’investiture donnée, nous nous rencontrerons et nous travaillerons sur le projet ; après si nous sommes d’accord sur l’essentiel, bien évidemment ils seront parties prenantes sur une liste municipale. Mais pour le moment ce qui nous occupe c’est le projet et pas la place de chacun dans la liste. D’ailleurs, je pense qu’aucun parti à l’heure actuelle n’a de liste qui commence à se dessiner.
Avez-vous déjà un début de programme ?
Bien sûr, nous avons un livre blanc sur 6 thématiques qui ne sont pas des propositions programmatiques, mais des axes de réflexion : sur le développement durable, sur le développement économique, sur la citoyenneté, la mixité sociale, la culture et le sport.
On émet des souhaits, des axes programmatiques, je prends l’exemple du développement durable on voit la difficulté à mettre en place des choses à l’échelle de l’Europe, on pense que la commune et le territoire sont la bonne échelle, et même sur la gouvernance c’est-à-dire la façon dont on va porter ces propositions. On n’est pas là pour dire les choses, mais donner les axes et on écrira quelque chose après. D’ailleurs, dès le mois de septembre, nous pensons ouvrir une plateforme collaborative qui sera ouverte à toutes les Nîmoises et aux gens de l’agglomération pour enrichir cette base thématique que nous avons mise en place sur le livre blanc.
On parle beaucoup de liste citoyenne, votre liste en sera-t-elle une ?
Des élus sortants, il en faudra, ils connaissent les dossiers, mais l’axe central c’est remettre le citoyen dans le système. Aujourd’hui les gens sont plus spectateurs qu’acteurs dans leurs villes.
Nous voulons par exemple, remettre le citoyen au centre de la ville avec les comités de quartier en leur donnant un véritable rôle. Pour cela, nous mettrons en place des budgets participatifs et ils pourront venir poser des questions aux décideurs ; tout cela sera enregistré et envoyé en préfecture, c’est une prise en compte vraiment citoyenne et officielle, cela est pour nous le type de gouvernance que nous souhaitons développer.
On arrêtera de même d’avoir une dualité de personnes entre la mairie et l’agglomération. Le maire sera de nouveau le chef de l’agglomération.
Votre objectif : c’est gagner la Mairie ou être une bonne opposition ?
Oui parce qu’il y a une véritable opportunité politique et le deuxième point, pourquoi la république en marche participerait si ce n’est pas pour gagner ? On ne veut pas être une valeur d’ajustement sur une liste Lachaud ou sur une liste Fournier.
Yvan Lachaud a lui aussi des visées sur la Mairie, quelle sera sa place ? A-t-il votre soutien ?
Tout à fait, il est même soutien de La République En Marche, mais nous ce que l’on souhaite c’est de ne pas être une valeur d’ajustement sur une liste centriste ou sur n’importe quelle autre liste.
Monsieur Lachaud fera ce qu’il veut, il sera tête de liste du projet qu’il veut mener, et bien sûr il y aura des marcheurs qui iront porter nos orientations et nos propositions, mais aujourd’hui on ne souhaite pas cela et je le répète ce qui a été validé, c’est qu’il y aura une liste de la république en marche à Nîmes.
Vous parlez beaucoup de progressisme, notamment depuis la venue d’Ismaël Emelien et de David Amiel, n’est-ce pas dangereux de bipolariser la vie politique de cette manière, entre populistes et progressistes ?
Oui le schéma des Européennes a effectivement fonctionné de cette façon-là, le schéma municipal ne fonctionnera pas de cette manière-là, on est sur des enjeux locaux. Le Rassemblement National a fait un haut score, mais il a perdu deux points, LREM a bien résisté, au final, la bipolarisation n’est pas si négative que cela, en tout cas pour notre mouvement. Que les responsables du parti socialiste ne soient pas d’accord, je les comprends, à eux d’être force de propositions.
Le progressisme c’est un bien grand mot générique qui veut dire plein de choses ; moi, sur le terrain je veux être pragmatique, mener des actions concrètes qui vont apporter du mieux aux Nîmoises et aux Nîmoises dans le cadre de l’intérêt général.