Frontignan, Le 19 février 2019

La fin de l’année 2018 a de nouveau été le théâtre d’une campagne de dénigrement de l’action que je conduis avec mon équipe municipale en tant que maire de Frontignan la Peyrade. Orchestrée par le président de Sète Agglopôle Méditerranée et relayée dans la presse locale à coups de fausses informations, d’approximations et de procès d’intention, elle ne vise qu’à tenter de marginaliser la 2e ville du territoire alors même que les élus communautaires issus de ma majorité jouent pleinement leur rôle au sein du conseil d’agglomération, du bureau et des commissions sensées les préparer dans le strict respect de l’action du président réélu majoritairement en janvier 2017.

Deux points ont ainsi été sous les feux de l’actualité et il convient que je puisse vous informer de la réalité des faits et répondre aux questions légitimes que vous vous posez, au regard du fait que les actions de SAM vous engagent également.

Tout d’abord, le cinéma. Frontignan la Peyrade conduit depuis 1998 une politique active de soutien à l’exploitation cinématographique dans le cadre de sa politique culturelle. En 20 ans, après avoir porté la construction du CinéMistral sur une ancienne maison de négoce de muscat pour un investissement de 400.000€, plus de 2M€ ont été versés en subvention aux trois exploitants qui se sont succédés pour gérer la délégation de service public mise en place à cet effet. Résultat : 57.000 spectateurs venant de tout le territoire fréquentent chaque année cette salle de 152 fauteuils, bénéficiant d’un des tarifs d’entrée les plus bas de la région et d’une qualité de programmation augmentée de près de 50 événements et rencontres par an. Scolaires, collégiens, jeunes de 10-25 ans, retraités de + 65 ans bénéficient en plus soit de séances pédagogiques gratuites (dispositifs «école et cinéma» et «collège et cinéma»), soit de séances spéciales entre 1 et 2€. En 2018, alors que le taux de fréquentation baissait en moyenne de 10% en France, celui du CinéMistral augmentait encore de près de 5%.

Cette réussite nous a conduit depuis 2010 à favoriser l’extension de cette salle qui refuse aujourd’hui de très nombreux spectateurs. Le 28 juin 2013, la CDACi émettait un avis unanime (6 voix pour : Villes de Frontignan et Montpellier, Thau Agglo, CD34, CNC, consommateur ; O contre) pour un projet d’implantation d’un miniplexe de 6 salles et 981 fauteuils sur un ancien chai situé en coeur de ville et en bordure du canal du Rhône à Sète. A l’époque, le projet d’extension et de décloisonnement de la zone commerciale de Balaruc Loisirs avec possibilité d’implantation d’un lieu de culture et de loisirs faisait déjà partie du projet d’agglomération que je portais avec la majorité 2008 2014 contre d’ailleurs l’avis du maire de Sète, vice-président de Thau agglo, qui n’en votait pas le budget!

Comme vous le savez, le projet de 2013 n’a pu se réaliser et ce pour deux raisons : la première est liée à un choix d’entreprise, les associés de Jacques Font, porteur du projet et exploitant des cinémas de Frontignan (1 salle), Sète (5 salles) et Balaruc-les-Bains (1 salle), préférant s’investir sur un dossier parisien ; la seconde est liée à la promesse opportune faite par le maire de Sète à ce même porteur de projet de pouvoir construire un cinéma en coeur de ville de Sète et aux annonces pré-municipales faites à cette occasion… Sans commentaires,

En 2018, le nouveau délégataire du CinéMistral, Charles Vintrou, et ses associés, Priscilla Schneider, directrice du CinéMistral, et Réginal de Bonnefond, président directeur général du 1er magazine cinéma du pays, Première, de Studio et du 1er journal professionnel du secteur, Le film français, décident de déposer un nouveau dossier de 6 salles et 744 fauteuils devant la CDACI. Ils souhaitent investir 5M€ et créer plus de 10 emplois. Il est à noter que ce 2e projet est volontairement réduit de 237 fauteuils (soit près de 50% des 3 salles et 481 fauteuils disponibles au Comoedia !) par rapport à celui de 2013.

De nouveau, le 23 octobre 2018, l’instruction de la DRAC Occitanie et l’avis de l’instance paritaire sont favorables, 5 voix (Villes de Frontignan et Montpellier, Département de l’Hérault, Centre national du cinéma, urbaniste) contre 2 (SAM et SMBT). Dans la foulée, 4 recours sont déposés contre l’avis de la CDACi par SAM, la Ville de Sète, la SA Elit et le SMBT. Trois de ces entités sont présidées par François Commeinhes, par ailleurs 1er vice-président de la 4e. A aucun moment, ni avant la CDACI, ni avant d’ester en justice, ni même avant de mandater un huissier sur le territoire de la commune de Frontignan dans le cadre de cette dernière action, le président de SAM ne daigne m’informer de son opposition au projet cinématographique de Frontignan qu’il fait mine de découvrir…, alors même qu’il existe depuis au moins 5 ans et le 1er avis de la CDACI. Ni en commission culture de SAM, ni en bureau des vice-présidents, ni en conseil communautaire, le dossier n’est évoqué, comme s’il était normal que SAM attaque une décision indépendante et paritaire favorable à une commune qui la compose sans a minima en informer les autres.

Dans le même temps, la SA Elit, gestionnaire mandaté par la Ville de Sète pour la gestion du fonds de commerce du Comoedia, choisit entre 3 professionnels puis attribue, dans le cadre d’une procédure que l’urgence rend forcément opaque, un contrat à VEO liant la gestion des cinémas de Sète à la future construction d’un multiplexe à Balaruc les Bains, dans la zone commerciale Balaruc Loisirs. Un dossier sur lequel les donneurs d’ordre ne prennent même pas la peine de solliciter le seul exploitant professionnel en activité du bassin de Thau, la société GPCI, exploitante du CinéMistral de Frontignan et porteuse dans cette commune du nouveau projet des Cinémas Première. De nouveau, ce dossier n’est évoqué dans aucune des instances de SAM, alors même qu’il lie dans la plus grande confusion l’avenir du cinéma de Sète dépendante de la volonté de la seule Ville de Sète, à travers la SA Elit, à la future existence d’un multiplexe à Balaruc-les-Bains sensé être souhaité par SAM, à travers la SPL du Bassin de Thau chargée de l’extension de la ZA Balaruc-Loisirs. Est-ce que le simple fait que le maire de Sète soit également président de SAM et que le directeur de la SA Elit dirige également la SPLBT doit exonérer ces personnes de respecter les procédures inhérentes à chacune des quatre structures ? Quand a-t-il été débattu que l’intercommunalité devait se mettre en ordre de bataille pour défendre un seul de ses membres au seul détriment d’un autre ? Qui dit que les intérêts de SAM sont similaires à ceux de Sète ? Le fait du prince ? Je ne peux m’en satisfaire et nul ne peut s’en contenter.

Le 28 février 2019, la CDACI examinera le dossier de création du multiplexe VEO Archipel de Thau (sic) de 8 salles et 1 082 fauteuils (re sic) de la société VEO/SAGECNION. Quelle que soit la décision de la commission, celle-ci pourra être contestée, les deux projets pouvant ensuite être soumis à un «arbitrage» en CNACi d’ici fin avril 2019. Le choix de SAM de faire décider Paris sur l’avenir culturel du territoire de Thau, au lieu de proposer un débat sain et serein au sein de notre EPCI, élargi au conseil de développement et pourquoi pas à la population par voie référendaire- est extrêmement dangereux.

Deux questions se posent dès lors à nous, élus de Thau. Elles interrogent notre capacité à penser l’aménagement du territoire dans le sens de l’intérêt général et notre vision de la culture.

Soit nous facilitons l’émergence d’un multiplexe de 8 salles à Balaruc les Bains dont l’existence, à terme, pourrait avoir des incidences économiques sur les 10 salles de centre-ville de Sète (3), Frontignan (6) et Mèze (1) ou seulement sur Frontignan, pour peu que la gestion unifiée d’établissements normalement indépendants que sont, d’une part, le cinéma de centre-ville de Sète et, d’autre part, un multiplexe installé au sein d’une zone commerciale, ait pour conséquence directe d’éliminer du territoire les autres équipements présents. Par courrier séparé, j’ai d’ailleurs demandé à M. le directeur de la SPLBT de me faire tenir l’entier contrat apparemment signé avec cet unique exploitant par la SA ELIT d’un côté et la SPLBT de l’autre, et je ne manquerai pas de vous informer des suites réservées à ma demande. Nous le savons tous, les spécificités des cinémas Art & Essai se heurtent à la concurrence des multiplexes pour l’accès aux films << porteurs » de ce segment (cf rapport 2010 du médiateur du cinéma). Et des salles comme le CinéMistral et le Comoedia, qui diffusent 50% de films art et essai, doivent compléter leur offre avec des films grand public s’ils veulent rester économiquement viables.

C’est exactement ce que ne dit pas l’étude du cabinet AID présentée d’urgence et sur commande en commission culture de SAM… quelques jours avant l’examen en CDACI du projet de Frontignan. Etude dont la partialité pourrait prêter à rire tant elle est flagrante si ce n’est que l’absolue nécessité de créer un multiplexe commercial pour lutter contre «l’évasion culturelle» qu’elle affirme est aujourd’hui mis à mal par ceux là mêmes pour qui elle a été conduite, SAM et la société VEO, «contraints» de présenter un projet måtiné d’art & essai pour ne pas froisser le CNC. De qui se moque-t-on ?

Soit nous redéfinissons nos priorités au regard du nouveau territoire intercommunal et répartissons d’un commun accord les salles de cinéma en fonction des dynamiques de coeur de ville dans lesquelles nous sommes tous engagés en partenariat avec SAM et qui permettraient d’imaginer 14 à 16 salles implantées au coeur des grandes villes de Thau – Sète (3 ou 5), Frontignan (6), Mèze (3), Balaruc les Bains (2 ou 4), afin d’en améliorer l’attractivité, de nourrir le commerce de proximité et de favoriser les déplacements doux de proximité. En somme, exactement ce que défendent et promeuvent tant les professionnels du cinéma comme le Centre national de la cinématographie (CNC), l’Association des cinémas et circuits itinérants du Languedoc-Roussillon (ACCILR) ou le Syndicat des cinémas d’art de répertoire et d’essai (SCARE) que les associations d’élus comme Centre-ville en mouvement (dont font partie Sète et Frontignan).

Pourquoi la réflexion louable que nous conduisons sur les médiathèques-réparties sur Sète (2), Frontignan (1), Mèze (1) et Balaruc-les-Bains (1)-, sur le conservatoire de musique développé sur deux pôles -Sète (1) et Frontignan (1)- ou sur le théâtre -Sète (1) et Mireval (1)- ne sous-tendrait pas celle que nous devons avoir sur le cinéma ? Avons-nous été élus pour fabriquer les friches industrielles de demain que risquent de devenir les zones commerciales concentriques si les grandes enseignes en font le choix ? Avons-nous été élus pour contraindre les habitants à consommer de la culture plutôt que de se cultiver dans l’échange ? Avons-nous été élus pour fabriquer une clientèle soumise au détriment d’une citoyenneté active ? Je ne le crois pas et je vous sais également sensibles à ces questions.

Enfin, que cache ce dossier ? Moi qui durant près de 25 ans ait conservé dans le patrimoine communal un ancien chai en retirant les permis de construction déjà octroyés à la promotion immobilière sur ce bâtiment avec vue sur le canal et la mer, ce dans le seul but dans faire un équipement culturel ouvert à tous, vais-je demain être tenu responsable de la fermeture du cinéma de Sète, laissé sans entretien par la Ville, alors même que l’hôtel particulier qui l’abrite en coeur de ville séduit déjà les milieux d’affaire locaux ? Pourquoi celui qui n’a de cesse de défendre le cinéma et à Frontignan et à Sète paierait devant l’opinion publique la facture bientôt laissée par celui qui n’a de cesse, par négligence ou manoeuvre, de le mettre à mal et à Frontignan et à Sète ?

L’aménagement du territoire est au coeur de nos politiques. Depuis la fusion du nord et du sud du bassin de Thau dans un ensemble cohérent de 14 communes dont tout le monde bénéficie et se félicite même si nous n’étions que 2 (Frontignan et Villeveyrac) à le souhaiter initialement, il faut repenser nos équilibres, redéfinir nos centralités, faire émerger de nouvelles proximités.

Seul l’intérêt général des habitants du territoire devrait guider nos choix. Seule la concertation dans la confiance mutuelle devrait en être la règle obligatoire, aucune des communes de notre EPCI n’ayant souhaité lui transférer sa compétence urbanisme.

Le cas des terrains Lafarge est symptomatique de cette nouvelle donne. Depuis 2010, l’agglomération porte l’ambition d’y construire un équipement public majeur. On a ainsi, tour à tour, évoqué la construction du siège de l’agglomération, celle d’un complexe sportif et culturel, puis d’un palais des sports et, aujourd’hui, d’un palais des congrès. Huit ans après, rien n’a vu le jour, le cadre légal est de plus en plus contraint et Lafarge-Holcim est toujours propriétaire d’un foncier de 85 ha situé sur la commune de Frontignan. Récemment, la presse locale se faisait l’écho de la volonté du président de SAM de se voir transférer le droit de préemption de la Ville de Frontignan, accusée, de prime abord et sans autre forme de procès que l’invective publique, de vouloir nuire au développement du projet intercommunal.

Sur la forme, c’est une idiotie qui ne supporte pas la réalité des faits. Le site de Lafarge est composé à 75% d’espaces naturels et à 25% d’espaces urbanisables. Dans le premier cas, la Ville n’intervient qu’en ze lieu dans le cadre de l’exercice du droit de préemption, après le Département et le Conservatoire du littoral. Dans le second cas, c’est effectivement la Ville qui détient ce droit en toute première instance. Mais dans les deux cas, j’ai déjà procédé au transfert de mes droits de préemption en décembre 2017 à l’Etablissement public foncier régional, dans le cadre de la vente du site Lafarge à ce dernier pour 6 M€, tel que la convention signée entre SAM et l’EPF-LR le stipule. Il est également intéressant de relever qu’il a fallu toute l’opiniâtreté des élus frontignanais pour obtenir du président de SAM qu’il propose, en juillet 2018, à notre conseil communautaire de reporter la date d’effet de la demande à M. le préfet de l’ouverture d’une enquête publique préalable à la DUP sur le projet de palais des sports emportant mise en compatibilité du PLU de la ville de Frontignan à une date postérieure à l’approbation de ce PLU, alors même que la procédure de révision touchait à sa fin et que si cette modification de la délibération de SAM n’avait pas été obtenue toute la procédure tombait. Et d’ailleurs, bien que le PLU de Frontignan ait été approuvé le 26 septembre 2018, à ma connaissance, il n’a été pour l’heure réservé aucune suite à cette demande de DUP.

Le transfert du droit de préemption de la Ville de Frontignan à SAM n’est donc pas d’actualité puisque déjà effectué sur ce dossier à destination de l’EPF-LR. Pourquoi donc présenter une version si éloignée de la vérité qu’elle en devient suspecte, sauf à tenter une nouvelle fois d’accabler le maire de Frontignan afin d’en faire le principal obstacle à la résolution d’un dossier dont on sait pertinemment qu’il n’aboutira pas, faute de volonté politique affirmée, de diligence administrative et, surtout, de complexités foncières et de contraintes juridiques majeures que l’on a jusqu’ici masquées à tous les élus de SAM alors même que les techniciens de la Ville, ceux de la DDTM et de la MRAE, n’ont eu de cesse de le rappeler ?

Et puisque il est évoqué l’éventualité d’un transfert du droit de préemption urbain de la Ville de Frontignan vers SAM, je me permettrai de rappeler au président de notre EPCI qu’il n’a toujours rien fait des prérogatives similaires liées au droit de priorité de la ville sur la vente de foncier de l’Etat que je lui ai transféré en 2016 pour aménager une aire de stationnement poids-lourds sur le site de l’ancienne piste routière de l’Etat (ZA des Eaux Blanches) afin de permettre aux entreprises de ce secteur, et notamment aux établissements Charlon, mitoyens, de trouver un foncier à même de permettre l’exercice de leur métier de transport, indispensable à l’activité du port de Sète Frontignan. L’aménagement économique serait-il aussi interdit sur Frontignan ?

Il est une certitude : sur le dossier Lafarge, comme sur beaucoup, le président de SAM navigue à vue, fort certain de son destin personnel mais incapable de s’assurer de celui du territoire. Il nie les faits : l’avis formalisé des services de l’Etat avec qui le dialogue n’est plus qu’épistolaire, l’absence de mémoire de cessation d’activités de l’industriel Lafarge en déficit d’une proposition concrète de SAM, le probable classement à terme en zone inondable de la partie de ce foncier situé en bordure de l’étang de Thau, la présence d’un périmètre le danger induit par l’activité classée Seveso 2 de l’industriel Scori avec qui nous nous sommes retrouvés bien seul pour régler le problème des émanations et étudier le départ dans les dix prochaines années. Sur le fond ensuite. A l’heure où tous les élus de France doivent penser les enjeux de la transition énergétique, de la préservation des ressources naturelles et des paysages et de nouvelles mobilités moins meurtrières pour la santé, alors même que les élus de notre territoire l’ont engagé dans un Agenda 21 pour ne serait-ce que rendre possible son avenir, SAM construirait pour un coût a minima de 17 M€ – probablement le double- un bâtiment de 15 à 20m de haut sur l’un des derniers endroits remarquables -mais tout aussi fragiles que les autres de l’étang de Thau pour y installer une salle de sports pouvant voir s’agglutiner jusqu’à 3.000 personnes -et de 10 à 14 joueurs par matchs en fonction des disciplines proposés-, 3 fois 2h par semaine, s’y rendant tous par une unique route départementale bientôt dévolue aux modes doux. Y aurait-il une fatalité à être la risée de tous les observateurs et à subir les huées de tous les citoyens ? Est-ce là le sens que nous donnons collectivement à l’intérêt général ? Je ne peux le croire et nul ne peut éviter de se questionner.

Primo, ce projet, initialement porté dans le cadre d’une intercommunalité regroupant 8 villes, doit pouvoir bénéficier d’une nouvelle étude d’implantation. Elle déterminera si le site Lafarge -mais du côté Est de la RD2 et non en bord d’étang- est le meilleur lieu ou bien si le nord du territoire -par exemple, aux abords de la sortie d’autoroute à Poussan- constitue un meilleur choix. Ensuite les conseillers communautaires, après consultation du conseil de développement, trancheront. Et si Poussan est retenu pour le sport, est-il interdit de poser la question du transfert sur Lafarge de l’hôpital public en cour d’agglomération afin d’en améliorer l’accessibilité pour les patients et leurs proches et de le rapprocher de la 1ère station thermale de France ?

Segundo, il conviendra également de décider si ce nouvel équipement public majeur est uniquement dévolu aux sports de haut niveau ou bien si un tel investissement ne doit pas aussi permettre une polyvalence culturelle et écotouristique afin d’y accueillir d’importants congrès et de grands spectacles, concerts et représentations que nous ne pouvons aujourd’hui nous offrir huit mois de l’année faute de lieu dédié et équipé. Une mini-Arena, en somme. Le territoire de Thau ne doit pas être contraint à cette activité saisonnière et festivalière à laquelle certains se complaisent à nous réduire.

Tertio, sur l’ancien site de l’usine Lafarge, côté Ouest de la RD2, en bordure d’étang, ainsi que sur le foncier régional de l’ancien parc Mongolfier et sur les terrains de l’ancien site ECF-Total, soit 26 ha au total, ne pourrions-nous pas lancer un concours de jeunes architectes urbanistes chargés de penser avec les citoyens et les usagers de l’étang, pécheurs et conchyliculteurs, l’aménagement paysager d’un vaste parc de promenade pour les familles, planté et reboisé, pouvant également accueillir des fêtes populaires de plein air ? Le tout agrémenté dans l’un des silos d’un lieu mixte hôtellerie-restauration des coquillages et des produits de la mer en circuit court géré par les professionnels, ce au moment où beaucoup d’entre eux ne peuvent plus réglementairement coupler leur site de production avec une activité complémentaire, assorti d’un espace pédagogique de rencontres et d’expositions autour de la faune et de la flore remarquables (hippocampes, huîtres, etc) qui constituent la spécificité de la 2e étendue d’eau de France ? Un phare du bassin de Thau, un marqueur du territoire, en somme.

L’intercommunalité est un formidable outil de grande technicité et son action est très souvent remarquable. Il doit être utilisé collectivement pour accompagner les élus locaux et faciliter leurs projets et non être là pour contraindre les uns et détruire les autres. C’est l’esprit de la loi Notre. Frontignan paye la facture depuis 2017 d’avoir porté la fusion. Je ne vous ferai pas la liste des petites mesquineries et des mises au pilori dont la 2e commune de l’agglomération est sans cesse la cible. Sachez qu’elles font néanmoins des victimes collatérales, des femmes et des hommes souffrent de cet ostracisme au sein même de l’EPCI par le seul fait d’essayer d’exercer leurs missions de services publics sans faire de la mise à l’écart de Frontignan un préalable à tout dossier.

Certains commentateurs ont beau jeu de réduire les rapports entre Sète et Frontignan à une querelle d’egos. Pour ma part, il n’en est rien. Je suis si respectueux des résultats des élections qui ont permis au président de SAM d’être élu en 2014 et réélu en 2017 que les élus de Frontignan approuvent depuis 4 ans 95% des délibérations proposées en conseil communautaire. De mon côté, comme vous le savez, je consacre une grande partie de mon temps à défendre les dossiers du territoire au Département de l’Hérault en plein accord avec son président. Les projets de chaque commune y sont abordés avec leur maire puis avec les habitants. Dans la sérénité et le respect. Aucune ville du territoire ne peut évoquer une absence de soutien technique et financier du Département.

Mais, entre Sète et Frontignan, il est parfois des sujets qui nécessitent des précisions, d’où l’objet de ce courrier modestement versé pour contribuer au débat dans un souci de vérité, de transparence et de construction.

Je vous laisse juge de la démarche et reste à votre disposition si tel ou tel point vous semblait encore à éclaircir. Bien amicalement.

Pierre Bouldoire
Maire de Frontignan
1er vice-président du Département de l’Hérault

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