Myriam Martin, Jean-Christophe Sellin et Guilhem Serieys, Conseillers Régionaux d’Occitanie ont présenté ce jeudi 27 septembre, un bilan de mi-mandat au club de la presse à Montpellier. Non-inscrits, sans groupe politique, bâillonnés par un temps de parole réduit au minimum, privés de moyens, ils poursuivent leurs combats contre ce qu’ils jugent être des décisions contraires à l’intérêt général, et restent fidèles à leurs engagements électoraux pris en décembre 2015, avec la liste « Nouveau Monde en Commun ». Ils deviennent en quelque sorte, les lanceurs d’alerte du Conseil Régional d’Occitanie.
Pour mémo : en janvier 2018, le « Nouveau Monde en Commun » n’existe plus. Les écologistes et les communistes avaient réussi une sorte de “putsch” pour constituer un autre groupe au sein du conseil régional dit « Nouveau Monde ». Excluant ainsi les représentants de la France Insoumise et les transformant en non-inscrits, une méthode efficace pour réduire leur influence politique.
Voir aussi : Occitanie – Quand l’ambition tue le mieux, vivre ensemble.
Ce jeudi, les insoumis étaient en force, accompagnés de René Revol, maire de Grabels, de Boris Chenaud l’un des animateurs de la Carmagnole, et de Rhany Slimane candidat aux Européennes. Après une présentation du maire de Grabels, Jean Cristophe Sellin explique la raison de leur présence, liée à : « une charte éthique et démocratique qui prévoyait de rendre compte de nos actions et de nos votes. » Il précise : « nous refusons les postures de celles et ceux qui tiennent des discours dans les campagnes électorales, et qui font l’inverse une fois élus. »
Guilhem Serieys confirmera : « nous sommes des élus qui ne sont fidèles qu’à une chose, notre programme électoral. Ce pour quoi les électeurs nous ont fait confiance, et nous sommes fidèles à nos convictions. »
Carole Delga ou l’aberration démocratique
Débats impossibles, citoyens tenus à l’écart des grandes décisions, pour Guilhem Serieys, le système mis en place est inquiétant, il est antidémocratique. Explications : à l’initiative de Carole Delga, et sous la houlette de Gérard Onesta, la commission permanente se retrouve avec des compétences considérables, bénéficiant des mêmes prérogatives que l’assemblée plénière. Bon ? Et alors pourrait-on dire… Et alors, le problème est dans le règlement intérieur du Conseil Régional. Le choix a été fait de rendre les séances de la commission permanente privée, sans public, sans presse et sans retransmission sur le site Internet. Mais le plus irrespectueux explique Guilhem Serieys : « le vote nominatif des élus n’est même pas public, après coup. Les citoyens ne peuvent pas contrôler ce que votent leurs élus. La Région Occitanie invente l’aberration démocratique. » Guilhem Serieys conseiller régional, membre de cette commission permanente enchaine et dénonce : « on ne se taira pas sur cette question de démocratie, parce qu’il ne peut pas y avoir de progrès social, sans citoyens éclairés. Il faut arrêter de cacher les débats, et les accords politiques par des manœuvres politiciennes en tout genre. »
Les entreprises aidées par la Région, des règles strictes
Quand la région aide des entreprises avec des budgets conséquents que l’on peut traduire en millions d’euros, Myriam Martin, Jean-Christophe Sellin et Guilhem Serieys proposent quatre règles de bon sens. Un, des conditions strictes qui garantissent la création d’emplois. Deux, une limitation de l’emploi précaire. Trois, une interdiction du travail détaché. Quatre, une vérification de ce qui a été fait par l’entreprise avec le CICE.
Ça déraille : TER et gare de la Mogère
De l’autorité de la Région, les tarifs TER en Occitanie, ont fait un bond à la hausse surprenant, en passant d’IllimiTER à Fréquenci’O. Guilhem Serieys indique qu’ils n’ont pas voté cette mesure, contrairement aux communistes, à EELV et aux socialistes. Il aimerait que : « Ceux qui cherchent à justifier l’injustifiable, aujourd’hui feraient mieux de reconnaître qu’ils se sont trompés, et accepter de remettre à plat la grille tarifaire TER. » Et il insiste : « sur cette question des tarifs la Région déraille. » Le conseiller régional est catégorique cette politique va à l’inverse d’un projet écologique : “on ne peut pas faire de discours sur la transition écologique et appliquer une grille tarifaire qui a pour effet, que prendre sa voiture individuelle revient moins cher aux ménages que de prendre le train. » Pour Guilhem Serieys il faut revenir au plus vite sur les acquis qu’avaient les citoyens avant cette nouvelle convention votée par la Région.
Sur la question de la très célèbre gare de la Mogère, la position est claire. Pour les insoumis « cet investissement ahurissant » ne peut pas avoir comme unique réponse : le transfert des trains de la gare Saint-Roch, à celle de la Mogère. Dans ce cas, la dernière tranche de financement de la région : 4 Millions d’euros doit selon eux, être gelée. René Revol apportera plusieurs précisions : « cette gare a été conçue sans connexion, avec les trains régionaux […] c’est un scandale écologique et financier […] En 2014 Monsieur Saurel venait de s’installer. En conseil métropolitain, je me suis clairement adressé à la métropole et à la Région pour leur dire, entendez-vous pour appuyer sur le bouton-stop, et c’était encore possible. »
Pour Myriam Martin, à mi-mandat, des dossiers ont avancé. Elle note, la distribution gratuite de manuels scolaires qui a été élargie à l’ensemble de la région. L’obtention d’un vote, par 89 voix pour, et 59 absentions, d’un voeu adressé au gouvernement pour revenir sur la décision de suppression des emplois aidés. Un non au Gazoduc STEP exprimé le 22 juin 2018 en assemblée plénière. Du combat et de la conviction pour faire une région à énergie positive, et pour un plan bio avec une agriculture écologique, et créatrice d’emploi.
Myriam Martin est une battante, elle ne se sent pas isolée et envisage même de pouvoir créer un groupe politique : « l’action politique c’est de convaincre, c’est de faire bouger les lignes … on ne désespère pas effectivement de construire un nouveau groupe avec d’autres élus… »