Une prise de parole musclée à Marseille pour réaffirmer la « place » de La France insoumise sur l’échiquier politique.
Le Tribun des insoumis est en campagne contre la politique du Président de la République Emmanuel Macron, avec en ligne de mire le scrutin européen qu’il veut transformer en « référendum anti-Macron ».
Hier le député des Bouches-du-Rhône avait déjà frappé fort à la veille de la rentrée en organisant une grande déambulation festive dans les rues de Marseille, une « ponctuation festive » nécessaire pour le député.
Aujourd’hui, devant ses partisans rassemblés en nombre Parc Chanot à Marseille, l’orateur était devant un public conquis et la foule heureuse, même si le temps a paru tout au long du discours tourner à l’orage avant que le soleil n’inonde le Parc marseillais.
Trois jours de travail, 130 ateliers et conférences, 277 intervenants donc 154 extérieurs à La France insoumise et 3200 participants, selon les organisateurs
En introduction : un appel appuyé à soutenir tous les employés de McDo : « Je préviens McDo : nous sommes des milliers et des milliers. Je dis à tout le monde : regardez comment sont traités les salariés des restaurants McDonald dans vos villes. Et s’ils ont besoin d’aide et de soutien, aidez-les ! «
Jean-Luc Mélenchon invite les insoumis, le 15 septembre, à créer des « Brigades » pour nettoyer l’espace public.
Un discours marqué par une forte dimension écologiste : « Cet été, des millions de personnes ont compris ce que les puissants ne voulaient pas qu’ils comprennent : le changement climatique a commencé », intégration de la règle verte dans la Constitution, planification écologique, « Le corps humain est composé à 65% d’eau. La vie dépend de l’eau. C’est un bien précieux. Nous pourrions ajouter l’eau à notre phi pour montrer combien notre lutte est une lutte qui est liée à la protection de l’écosystème. »
« La révolution c’est un processus permanent où les gens s’emparent du pouvoir »
Pour le Tribun, il faut dépasser l’Europe : « On me dit que le bon niveau pour parler de l’environnement est le niveau européen. Je dis non : si on veut vraiment le bon niveau, il est mondial. » Plus largement, pour Jean-Luc Mélenchon, l’Europe n’a pas tenu ses promesses : « L’Europe ne tient pas ses promesses car les traités interdisent le changement. Tous ceux qui disent qu’on peut changer l’Europe à traités constants mentent. Ils mentent. »
Le député en a profité pour rendre un hommage applaudi au travail de l’eurodéputé Younous Omarjee, sur l’interdiction de la pêche électrique.
« Le contenu d’abord, les étiquettes après »
Le Député déposera à la rentrée un amendement pour faire interdire le glyphosate : « Nous allons déposer à la rentrée une proposition de loi pour interdire le glyphosate. Nous la déposerons avec tous ceux qui sont d’accord pour la signer avec nous. Le contenu d’abord, les étiquettes après ». Une votation citoyenne a aussi été proposée par le leader de La France insoumise.
Mettre une raclée démocratique à Macron
Sur les élections européennes : « Nous allons faire de l’élection européenne un référendum anti-Macron. Nous allons inviter les Français à lui mettre une raclée. Démocratique », avec une pique assumée contre le parti du Président de la République française : « Partout, LREM a laissé l’extrême droite violente prospérer. Ils n’ont rien dit pour Montpellier. » « Mais c’est nous qu’ils traitent de violents ! »
« Ce n’est pas vrai qu’en votant pour les européennes on décide de la politique européenne », « nous voulons envoyer un commando de combat au Parlement européen ».
Pour le Président du groupe parlementaire de La France insoumise : « Monsieur Macron n’existe pas. Il est juste le copiste de la Commission européenne », s’est suivi une démonstration de ces « méfaits » par une longue critique de la future privatisation des barrages : « Avec la privatisation, on paiera l’énergie qu’on produit et celle qu’on ne produit pas. C’est beau le capitalisme hein ? »
Sur la méthode, la position de La France insoumise n’a pas bougé : « Et si jamais on nous dit qu’on ne veut pas de notre plan A, dans ce cas on fera notre plan B : on le fera quand même. Et on le fera avec tous ceux qui seront d’accord pour le faire avec nous. »
Vague d’immigration : « non, il n’y a pas d’«invasion» »
Sur l’immigration, la critique est surtout celle du capitalisme qui utilise l’immigration pour abaisser le coût du travail, avec un soutien fort : « Nous disons : bravo l’Aquarius ! Bravo l’Aquarius ! Le soutien à ceux qui sont dans la détresse est un devoir pour nous ! »
« Nous disons : honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux ! »
« Nous ne voulons pas la guerre avec les Russes »
Un désaccord marqué avec le projet de l’Europe de la défense qui pour le leader de La France insoumise amène l’Europe sur le dangereux chemin de la guerre. « Qui a demandé leur avis aux Français pour aller mettre 100 aviateurs de notre pays en Lituanie, à la frontière de la Russie ? Nous demandons leur rapatriement : nous ne voulons pas de la guerre à la Russie. »
Opposition au projet de réforme de la retraite : « Avec la retraite par points voulue par Macron, vous allez savoir combien vous payez chaque année mais vous ne saurez pas combien vous toucherez comme retraite. »
Pour le Tribun : « La retraite par répartition n’est pas un système technique. C’est un projet de société. », « ce n’est pas la structure du système de répartition qui est en cause, c’est le niveau de l’emploi. C’est le niveau du chômage ».
En conclusion pour le leader de La France insoumise : « Nous sommes candidats à gouverner le pays. Et si nous sommes élus, nous appliquerons notre programme. Nous ne sommes pas Tsipras, pas Hollande, pas Sarkozy. »