À la Nouvelle Librairie Sétoise, située 7 rue Alsace-Lorraine. Une trentaine de personnes sont présentes pour écouter Claude Guillaumaud-Pujol spécialiste de la civilisation nord-américaine, titulaire d’une thèse effectuée à Philadelphie.
Le Collectif « Libérons Mumia » de l’Étang de Thau avec plusieurs de ses représentants entourent l’écrivaine, elle-même représentante du collectif national. Au programme signatures et présentation du livre « Mumia Abu-Jamal, combattant de la liberté », paru aux éditions Le Temps des cerises. Il est aussi question d’une façon plus large des fonctionnements et dysfonctionnements de la justice américaine, et du pouvoir abusif qui sévit à l’encontre de la population noire américaine.
Un autre livre écrit par Mumia Abu-Jamal : « Have black lives ever mattered ? » (Les vies des personnes noires ont-elles déjà compté ?) figure sur la petite table où l’oratrice est installée avec ses documents. Mumia Abu-Jamal est un homme chauffeur de taxi, Afro-Américain qui purge encore actuellement, une peine de prison interminable, après avoir échappé à la peine capitale. Il a été condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier, qu’il n’a pas commis. Une preuve toute simple : les balles de son arme de défense ne correspondaient pas à celles ayant atteint la victime.
Cet homme est devenu un symbole de la lutte contre les inégalités raciales et des revendications s’y rattachant. Grâce à un soutien étendu à l’autre côté de l’océan atlantique, mené par le Collectif des droits de l’homme et des libertés, par les interventions de l’ex-président Monsieur Jacques Chirac et par Madame Danielle Mitterrand, sa condamnation à mort a été commuée en peine de prison perpétuelle. L’espoir qui conduit cette action persévérante est celui d’obtenir sa libération.
Les statistiques nombreuses vont dans le même sens, celui d’une réalité de condition humaine désastreuse. Parmi celles-ci : 26 % des pauvres font partie de la population noire, alors qu’ils sont 13 % dans la population blanche. La pauvreté est à rapprocher d’un système pénal très sévère allégé par la seule possession de moyens financiers. Depuis les années 80, on assiste à des incarcérations massives de la population afro-américaine : selon l’auteure l’équivalent d’un génocide. Pourtant le groupe originaire d’Afrique est arrivé sur le territoire américain avant les pères pèlerins considérés comme ses premiers habitants.
Le moindre écart de conduite (être pris à fumer un joint, ou à commettre le vol d’un objet de faible valeur) inscrit sur le casier judiciaire bloque toute possibilité de se rattraper et de reprendre une évolution socio-économique normale. L’aide au logement est bloquée, le travail n’est pas rémunéré, le droit de garde des enfants est perdu pour de nombreuses femmes, le droit de vote est perdu aussi.
En cause le 13e amendement de la constitution américaine qui a aboli l’esclavage et la servitude involontaire aux États-Unis, sauf en cas de punition pour un crime. Un nouvel esclavage de nature économique est pointé du doigt.
Pour aller plus loin sur ce sujet :
Le collectif français :
Libérons Mumia
Livre de Mumia Abu Jamal:
Have black lives ever mattered ?
Film d’Ava Du Vernay 13th :