Convention de La France insoumise en novembre 2017 (© AM)

Il est 9h40, le deuxième jour de convention, placé sous le signe de l’auto-organisation, celui pour « impulser le passage à l’acte » commence.

Le sourire est sur toutes les lèvres : « sans qu’on sache si c’est d’la fatigue, la joie d’être là où d’bientôt partir » lâche malicieusement un militant. En tout cas le travail collectif a porté ses fruits pour ces militants : « On a été entendus ! », « Ça fait du bien de travailler ensemble, de se rencontrer. »

En somme pour Éric Coquerel, député de La France insoumise et Coordinateur du Parti de Gauche, ce week-end c’était le moment de « retrouver l’initiative capable de », face à un parti présidentiel en décomposition et dont la base est réduite, une « base sociale [qui] correspond à ceux qui ont intérêt à sa politique ». Ce qui compte c’est la construction du mouvement, avoir des députés n’est qu’une étape confirme le député Adrien Quatennens.

En guise de contre-modèle, La République En Marche tenait il y a une semaine son congrès. La différence n’est pas qu’une différence de style, face aux 500 membres du conseil, les 1600 insoumis attablés contrastent furieusement.

« Ça commence » me chuchote une militante. Leila Chaibi présente un des grands thèmes de la journée : « l’auto organisation populaire », une « méthode militante », « pour impliquer le plus grand nombre de personnes dans le politique » et surtout les « catégories populaires ». Bref, « être utile au quotidien », pour créer « une porte d’entrée à l’organisation politique », « donner du pouvoir directement aux gens » complète son complice sur scène, William Martinet, dans le but avoué de les amener à rejoindre La France insoumise. Une mise en contexte suit et la charte groupes d’action est adoptée.

Selon l’équipe numérique du mouvement : « Nous sommes sortis de Nation Builder en développant nous-mêmes ce que nous fournissait ce prestataire. Désormais, toutes nos données sont hébergées en France. Et nous utilisons des logiciels libres, conformément à notre programme. »

La charte des groupes d’action est adoptée à 93,14% et les  principes de la France insoumise à 96,43%.

La partie purement politique commence aux alentours de midi, avec la présentation de l’« espace politique » par Francis Parny, « qui ne veut pas se faire plus gros qu’il n’est », avec pour but « de construire du commun », c’est pour lui, le fruit de la « campagne présidentielle ». « Cette histoire écrite en commun a généré de la confiance. » « Nous ne sommes pas au service d’un parti ou d’une organisation. Nous sommes au service du peuple. »

Danielle Simonet, conseillère de Paris présente l’« espace des luttes », « réseaux des luttes » de 1000 insoumis, « la lutte individuelle se transforme en lutte collective ». Le « réseau des luttes », pour faire remonter les luttes : « on apprend énormément des luttes ». Pour le député Alexis Corbière, « je lutte donc je suis ». En somme, pour la coordinatrice du Parti de Gauche : « Le point de départ de l’insoumission c’est la lutte, c’est la résistance. Le refus de se résigner. Tout commence par la lutte, la lutte individuelle qui se transforme en lutte collective. »

Pour la députée Danièle Obono, présentant l’équipe de programmatique, la France insoumise instigue une « campagne d’implication qui touche la tête et le cœur », sur leur travail : « On est dans une société qui se déshumanise. Notre manière de réagir est avant tout une contribution par un raisonnement, de l’affection, de l’intérêt pour les autres. »

Arrive le temps de la conclusion avec le directeur des campagnes Manuel Bompard : « on cherche à construire le mouvement du peuple », « défi complexe », à propos de l’organisation : « on va faire des erreurs, on va se tromper ».  « Une première étape dans un travail d’enrichissement qui va se poursuivre. On va essayer de construire cette forme d’organisation qui correspond à l’état de la société aujourd’hui. » Le principe d’une assemblée représentative du mouvement est acté.

La convention finit avec la Marseillaise alors que les 17 députés insoumis présents sur la scène scandent l’hymne de la République, ce à quoi les insoumis répondent : « Résistance ! Résistance ! »

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