Gérard Filoche, lors de la deuxième journée de La Fête de l’Humanité, le Samedi 16 Septembre 2017, sur la commune de la Courneuve

« Tu as observé que j’avais fait une erreur, vendredi soir 17 novembre 2017, en fin de soirée. Par fatigue, inattention, absence de vigilance, j’ai retweeté en annexe une image qui ne venait pas de moi, et dont, sur le coup, je n’avais pas perçu la nocivité. » –  Lettre de Gérard Filoche à Rachid Temal (coordinateur du PS) – 21.11.2017

Que s’est-il passé ce week-end ?

Tout part d’un tweet de l’ancien inspecteur du Travail et membre du Bureau national du PS, photomontage représentant un Emmanuel Macron, portant un brassard rouge avec le signe du dollar avec en arrière-plan Jacques Attali, Jacob Rothschild et Patrick Drahi, entourés des drapeaux israélien et américain. Une image publiée pour la première fois par le site Égalité et réconciliation le 12 février 2017.

Gérard Filoche explique : « Dés que j’ai été alerté et que j’ai compris mon erreur, c’est à dire moins de 40’ après, j’ai supprimé ce re-tweet, puis j’ai assumé et clos en m’excusant publiquement.

Ceci a été fait de ma part, de façon assez rapide, claire et sans ambiguïté. « C’était une connerie ».

Ma faute est réelle mais circonscrite à cela. »

Une exclusion rondement menée

Peu après les choses s’accélèrent et cette figure de l’aile gauche du PS, arrivée en 1994 est exclue mardi 21 novembre, quatre jours après la publication du tweet. C’est David Assouline, secrétaire national du parti, qui l’annonce sur Twitter : « Le Bureau National a voté à l’unanimité pour l’exclusion de Gérard Filoche. Il ne pourra plus dès ce soir se réclamer du Parti Socialiste et de ses instances ». Cette accusation peut étonner, Gérard Filoche étant l’un des cofondateurs de SOS Racisme avec Julien Dray et Harlem Désir.

L’affaire est aussi devenue judiciaire lundi, le parquet de Paris ayant annoncé une enquête à son encontre, pour « provocation à la haine ou à la violence ».

Une incompréhension pour Gérard Filoche : « Je hais le racisme et je hais l’antisémitisme, de toute ma vie, hier comme aujourd’hui. Je suis un militant depuis plus de 50 ans, contre ces maux. »

Une exclusion politique ?

En pleine affaire Cahuzac, en 2014, il crève l’écran sur le plateau de LCI « C’est la misère dans le pays, il y a cinq millions de chômeurs, 10 millions de personnes qui sont pauvres, qui ont moins de 900 euros par mois, et dont on ne parle pas… Et on a un chef du budget qui fraude lui-même ! » Par la suite, il frôle l’exclusion à cause de Twitter, après avoir qualifié à la mort du patron de Total, Christophe de Margerie de « suceur de sang ».

En 2016, selon Le Lab, des socialistes écrivent à Jean-Christophe Cambadélis pour qu’il saisisse la commission des conflits sur des propos jugés « contraires et attentatoires à ce qu’est le PS aujourd’hui ». La même année, il est candidat à la primaire de la gauche, avant d’être écarté faute d’un nombre suffisant de parrainages.

En 2017, lors de La Fête de l’Humanité, il déclare être candidat à la direction du PS, assumant une démarche similaire à celle de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni.

Gérard Filoche n’est pas dupe : « Je l’ai déjà dit, engager le parti dans des purges, empêcher le débat sur des motions, ne pas rechercher à terme, un accord politique le « social au cœur », ce serait suicidaire. » Ce que confirme Alain Krivine : « L’accuser de racisme, d’antisémitisme, c’est absurde » c’est « un prétexte pour le virer, il y en a plein qui en ont marre de lui. »

Et la suite ?

Gérard Filoche réfléchit aujourd’hui à la création d’un mouvement, « mais avec un peu d’amertume car on crée une force de plus. Ceci dit aujourd’hui, dans l’état où est la gauche, il y a déjà six, sept, huit forces. Il peut y en avoir une neuvième hélas, pourvu qu’elle se batte pour l’unité » selon France info.

Partager l'article :