Secrétaire confédéral, chargé de l’emploi et de la formation (2007 – 2016), cadre FO, Stéphane Lardy est devenu directeur adjoint du cabinet de Muriel Pénicaud par un arrêté du 22 mai 2017. Cette nomination à la tête du cabinet de la ministre du Travail est une stratégie de haut vol, capable de faire des miracles. D’autant qu’auparavant, il avait été propulsé inspecteur de l’IGAS par un décret du 14 avril 2016. (l’IGAS, l’Inspection Générale des Affaires Sociales contrôle, évalue, conseille les pouvoirs publics. L’IGAS intervient à la demande des ministres.) On comprend mieux pourquoi, FO vit une époque trouble, parfois invisible et imprévisible, dans une lutte sociale qui lui offre pourtant un rôle essentiel. Aussi, à sa sortie des négociations des ordonnances, Jean-Claude Mailly FO affirmait qu’il faisait « confiance à la négociation ». Plus surprenant, sur BFMTV le 1er septembre, il estimait : « y a des reculs dans cette loi, il y a aussi des avancées ». Gros contraste avec Jean-Pierre Mercier CGT qui disait des ordonnances que c’était « une déclaration de guerre ».
L’enchainement des postes de Stéphane Lardy poserait problème, pour quelques possibles irrégularités administratives. Un travail qui serait illégal, selon Mediapart. De l’IGAS, où il a été nommé par le gouvernement de Manuel Valls, au bureau de Muriel Pénicaud pour fluidifier le dialogue avec les syndicats, le parcours atypique de cet ex-secrétaire confédéral FO, mérite surveillance. Il sera aussi intéressant de passer à la loupe, l’avenir de Jean-Claude Mailly.
Après les ordonnances qui fragilisent le Code du travail, la réforme de l’assurance-chômage envisagée par le gouvernement impose une rencontre mi-octobre avec les syndicats, pour « dialoguer ». Sous les projecteurs : l’avantage Lardy risque rapidement de devenir un handicap.